Affaire de l’avocat Salah Debbouz : la LADDH saisit l’ONU

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) s'élève énergiquement contre le harcèlement multiforme que subit le président de son bureau national, Salah Debbouz. Dans un communiqué signé par son vice-président, Kaddour Chouicha, la LADDH annonce sa décision de recourir aux instances internationales pour dénoncer les pressions et les poursuites judiciaires engagées contre Salah Debbouz, qui est également avocat en exercice. «La LADDH a décidé à travers son président de saisir les Nations unies et son organisme de défense de la liberté des avocats et des juges, mais aussi l'Union nationale des barreaux d'Algérie sur les pressions et les poursuites judiciaires contre Me Salah Debbouz et de soulever son cas au niveau des instances internationales spécialisées», indique le communiqué. La LADDH fait état de la convocation de Me Debbouz par le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa «sans motif clair». Elle souligne, cependant, qu'un journal arabophone a affirmé que la convocation était adressée à Me Debbouz dans le but de l'entendre sur «les allégations selon lesquelles il aurait introduit dans la prison de Ghardaïa un ordinateur doté d'une caméra». A cela s'ajoute une autre accusation selon laquelle cet avocat aurait semé la discorde dans la vallée du M'zab. La LADDH assure que le président de son bureau national subit une «campagne de dénigrement pour l'empêcher de poursuivre son action en justice relative à son arrestation abusive par des agents de la Police judiciaire». La ligue précise que Salah Debbouz a déposé plainte le 6 février dernier contre les auteurs de cette arrestation, affirmant que l'enquête préliminaire «a attesté ses dires» mais que le juge d'instruction «a décidé de transférer son dossier au parquet général en raison de la qualité du mis en cause». La LADDH dénonce vivement le refus de certains agents de la justice d’«accomplir leur travail conformément aux lois de la République». «Nous nous demandons si le non-accomplissement de leur devoir professionnel est dû à une quelconque proximité avec les mis en cause ou parce qu'ils auraient subi des pressions», s’interroge la LADDH. Pour cette organisation de défense des droits de l’Homme, «le harcèlement judiciaire que subit Salah Debbouz est intimement lié à ses activités et à ses déclarations relatives aux conditions inhumaines dans lesquelles sont détenus les prisonniers de Ghardaïa». La LADDH assure qu'elle ne va pas se taire face à la «persécution des militants des droits de l'Homme».
Sonia Baker

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