Ces maisons de militantes politiques qui brûlent

Deux cas ont été enregistrés en deux jours. Ce qui suscite bien des interrogations et aussi des inquiétudes. Du coup, la thèse d’actes de barbouzerie ou d’agressions sexistes ou terroristes visant à faire de ces femmes connues pour leur combativité et leurs positions politiques tranchées fait le tour de la Toile. D’aucuns se sont d’ailleurs posé la question : qui sera la prochaine ? Le premier concerne le domicile d’Amira Bouraoui, activiste politique, membre fondatrice du mouvement Barakat, qui a été ravagé par le feu mercredi dernier. Selon nos sources, l’enquête diligentée par les services de sécurité a, néanmoins, abouti à un court-circuit, excluant de fait toute hypothèse d’acte délibéré. Sur le coup, la militante a tenu à rassurer ses amis, mais a indirectement pointé du doigt ses adversaires politiques. «Un petit moment difficile à passer et on reprend. Car il n'est pas normal du tout de vivre sous une dictature et un régime de vieillards corrompus !», a-t-elle écrit sur sa page Facebook. Plus sérieux est le cas de Zoubida Assoul, ancienne magistrate et militante d’opposition connue dont la maison, située à Tessala El-Merdja (ouest d’Alger), a été complètement ravagée par un incendie qui, contrairement au premier cas, est d’origine criminelle, puisque plusieurs objets de valeur ont été volés de l’appartement dont des documents du parti qu’elle préside, avons-nous appris de source sûre. Son mari estime qu’il est encore trop tôt pour accuser qui que ce soit pour cet «acte odieux» mais n’écarte pas l’existence de lien avec l’activité militante et politique de son épouse. A 48 ans, cette ancienne militante associative a été élue en 2006 présidente du Réseau des femmes juristes arabes, une ONG basée en Jordanie, avant de fonder, en 2012, son parti politique, l’Union pour le changement et le progrès (UCP). Premier à réagir à ces deux actes d’incendie, Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, juge, dans une déclaration rendue publique ce vendredi, que pour «protéger la paix civile, les libertés politiques et la sécurité de tous, les autorités politiques et sécuritaires du pays doivent engager une enquête policière et judiciaire et éclairer l'opinion publique sur les responsables de ces actes», tout en exprimant son soutien à Amira Bouraoui et Zoubida Assoul «dans ces moments difficiles qu'elles traversent».
R. Mahmoudi

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