Ghaza : Amnesty réclame une enquête internationale

Les tirs israéliens qui ont frappé l'hôpital Al-Aqsa, à Ghaza, tuant quatre personnes et blessant plusieurs dizaines d'autres, s’ajoutant aux autres massacres de civils palestiniens, semble avoir sorti de sa torpeur l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International qui réclame, en effet, l’envoi sur les lieux d’une commission d’enquête internationale indépendante pour faire toute la lumière sur ce génocide. «Les bombardements de logements civils dans plusieurs zones de la bande de Ghaza et les tirs contre un hôpital viennent s'ajouter à la liste de crimes de guerre présumés qui doivent faire l'objet d'urgence d'une enquête internationale indépendante», a indiqué Amnesty International, dans un communiqué rendu public ce mardi. «Rien ne peut jamais justifier des tirs ciblés sur des établissements médicaux. L'attaque d'un hôpital met en évidence la nécessité d'une enquête internationale et impartiale mandatée d'urgence par l'ONU», a affirmé, dans ce communiqué, Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International. «L'attaque de lundi 21 juillet sur l'hôpital Al-Aqsa est la plus récente de celles qui se sont abattues sur des hôpitaux à Ghaza ou à proximité. Ces hôpitaux s'efforcent pourtant d'accueillir des milliers de blessés depuis le début de l'offensive israélienne, le 8 juillet», a précisé Philip Luther. AI rappelle, en effet, que la semaine précédente l'hôpital de réadaptation d'Al Wafa, à Chajaya, avait été fortement endommagé à la suite de deux attaques des forces israéliennes. L’organisation revient aussi sur le bilan des attaques israéliennes sur Ghaza avec son lot de morts et de blessés dont la quasi-majorité sont des civils. «Entre samedi soir 19 juillet et dimanche matin, le bombardement incessant du quartier de Chajaya a tué plus de 60 personnes, dont au moins 17 enfants et 14 femmes. Il a fait plus de 200 blessés et des civils étaient forcés de fuir sous les tirs. Cette même nuit, 13 soldats israéliens ont aussi été tués, la plupart à Chajaya», note AI qui craint, par ailleurs, une détérioration de la situation en matière de santé publique à cause des bombardements incessants. «De plus, jusqu'à 1,2 million de personnes étant sans eau et sans réseau d'évacuation, les ouvriers municipaux et les organisations de secours doivent effectuer des réparations d'urgence pour empêcher que la situation en matière de santé publique ne devienne catastrophique», relève donc l’organisation qui demande que «les parties doivent de toute urgence s'accorder sur des trêves périodiques pour permettre l'évacuation des morts et des blessés». AI constate, cependant qu’à Chajaya, et ailleurs, «de nombreux civils ne sont pas partis car ils n'avaient nulle part où aller». «Les installations et les écoles de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) ouvertes pour accueillir les personnes sont débordées», indique AI qui estime que «les alertes et avis d'évacuation de quartiers entiers lancés par les forces israéliennes ne dispensent pas ces dernières de leur obligation de protéger les civils qui leur incombe en vertu du droit international humanitaire». Tout en appelant «de toute urgence» à une action de la part de la communauté internationale «afin qu'il n'y ait pas de nouvelles violations», Amnesty estime que «l’ONU devrait imposer à toutes les parties un embargo sur les armes, et il appartient à tous les Etats de suspendre, sans plus tarder, les transferts de matériel militaire à Israël, au Hamas et aux groupes armés opérant dans la bande de Ghaza».
A. Sadek
 

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