Graves révélations de Nordine Aït Hamouda sur Saïd Sadi sur la chaîne BRTV

Explosive ! C’est ainsi qu’on pourrait qualifier la prestation de Nordine Aït Hamouda, hier soir, sur BRTV. Après avoir souhaité un joyeux anniversaire aux militants du RCD, le membre fondateur de cette formation politique est revenu sur la genèse de son conflit avec la direction du parti, «toujours sous l’emprise de son président réel, Saïd Sadi». Abordant son exclusion des rangs du RCD, Nordine Aït Hamouda a rappelé qu’au jour d’aujourd’hui, il n’a reçu «aucune notification». «La commission d’enquête et d’investigation qui avait adressé le message non signé aux militants n’a pas d’existence statutaire dans le règlement intérieur du RCD», a souligné l’intervenant, pour qui cela «confirme qu’il s’agit d’une cabale montée par Saïd Sadi dans le but de se séparer de son ami de 40 ans pour des ambitions personnelles et de nouvelles orientations en contradiction avec la ligne politique du parti». Nordine Aït Hamouda n’a pas hésité à parler d’un «parti enchaîné par Saïd Sadi». Selon lui, le RCD «s’oriente de plus en plus vers une allégeance au FLN d’Amar Saïdani». Il en veut pour preuve «les dernières révélations faites par certains médias» qui «ne font que confirmer ce rapprochement en gestation depuis plus de six mois». Le fils du colonel Amirouche a également confirmé que le voyage du président «apparent» du RCD au Maroc, d’où il avait demandé l’ouverture des frontières, obéit à cette démarche d’«offre de service».
Sur ses rencontres avec l’ex-DRS (actuelle CSS, les services de renseignement) et l’armée, Nordine Aït Hamouda a déclaré «assumer pleinement» ses rapports de chef patriote avec ce corps qui avait armé les citoyens pour s’autodéfendre, tout en rappelant que c’était sur ordre de Saïd Sadi qu’il avait constitué les premiers groupes d’autodéfense. «Oui, a-t-il dit, j’ai rencontré le général Toufik une dizaine de fois, mais Saïd Sadi qui accuse tout le monde d’affiliation au DRS, lui, l’a vu plus de cinq cents fois.» Et d’enfoncer son ancien compagnon : «Mais, contrairement à Saïd Sadi, je ne voyais pas le général Toufik pour solliciter son intervention pour mes amis et moi», a-t-il asséné. Nordine Aït Hamouda fera, alors, de graves révélations : «Moi, je n’ai pas demandé à obtenir un terrain à El-Biar pour construire une villa et la louer à 12 000 euros et je ne possède pas un bien immobilier en France ni même à Alger, d’ailleurs.» Pour lui, ce sont ceux qui ont joui de tous les privilèges par la militance «qui accusent les militants et les cadres honnêtes, sincères et désintéressés». Poursuivant son réquisitoire contre le prédécesseur de Mohcine Belabbas, Nordine Aït Hamouda a indiqué que «tous les cadres et militants jetés en pâture par Saïd Sadi l’ont été pour des raisons parfois banales et personnelles». «A l’exception du groupe de Me Mokrane Aït Larbi qui avait posé des problèmes d’ordre de fonctionnement organique et financier, a-t-il souligné, tous les autres ont été exclus parce que Saïd Sadi considérait qu’ils étaient usés politiquement et qu’il n’avait rien à tirer d’eux» qui lui soit utile. A la question de savoir pourquoi il a gardé le silence depuis plus de 25 ans sur ces dérives qui rongeaient le parti à la création duquel il a concouru, Nordine Aït Hamouda répond que «tant que Saïd Sadi était le président du parti, élu par les militants congressistes – donc légitime –, nous devions faire preuve de discipline». Il n’a pas manqué de rappeler, toutefois, qu’il avait déjà eu à dénoncer les dérives à l’intérieur du parti, «bien que sachant que la décision au sein du RCD fût verrouillée par son président». Il citera comme exemple la cooptation par le premier responsable du RCD des présidents des bureaux régionaux au lieu de leur élection par les sections locales.
Toujours au sujet de son différend avec Saïd Sadi, Nordine Aït Hamouda a rappelé que ce dernier avait déjà voulu l’exclure des rangs du RCD pour avoir défendu le défunt Hocine Aït Ahmed au Parlement et apporté son soutien à Ferhat Mehenni. A ce propos, il a condamné l’arrestation de militants du MAK, en précisant que bien qu’il ne partage pas les idées de cette organisation séparatiste, «chaque militant ou mouvement pacifique doit avoir le droit de s’exprimer pour la confrontation des idées des uns et des autres, favorisant toujours la force de l’argument à l’argument de la force». Pour Nordine Aït Hamouda, «contrairement aux apparences, Saïd Sadi considère que la dékabylisation du RCD est une urgence». Il a appelé les militants du RCD à «ne pas céder aux intimidations et menaces d’exclusion» de la part de ce qu’il nomme le «groupe d’intérêts communs» au sein du parti, en promettant de «ne pas se taire devant l’injustice». «Je serai toujours le défenseur et le porte-voix de tous ces militants et cadres honnêtes humiliés par une poignée de personnes malintentionnées qui ne pensent qu’à leurs ambitions personnelles mesquines», a-t-il assuré. Nordine Aït Hamouda a, enfin, annoncé la création de la Fondation Colonel Amirouche fin mars, soit après la commémoration de la mort des colonels Amirouche et Si El-Houes. Cette fondation à but non lucratif aura pour objet social «la promotion et la valorisation de notre glorieuse Révolution dans ses volets historique, social, politique, culturel et de bonne gouvernance», a-t-il souligné.
De Paris, Malik Touahri

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