La Caisse nationale des retraites connaît des difficultés financières

Le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, Djaouad Bourkaïb, reconnaît que la Caisse nationale des retraites a traversé des difficultés financières qui ont contraint le gouvernement à recourir au financement par solidarité inter-caisses. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Bourkaïb a refusé de révéler le montant qui a été injecté à la CNR pour qu’elle puisse virer les pensions à temps aux 2,5 millions de retraités. Selon des informations, la CNR aurait bénéficié de 317 milliards de dinars de la part de la Cnas. Un montant que n’a pas démenti l’invité de la Chaîne III qui lie ce déséquilibre financier que connaît la CNR au vieillissement de la population. M. Bourkaïb explique dans ce sillage que la limitation de la valorisation des retraites à seulement 2,5% pour cette année est dictée par la situation financière de la caisse. «Le conseil d’administration de la CNR s’est réuni en tripartite et a évalué le taux de valorisation à 2,5%. Certes, il est inférieur aux taux appliqués durant les années précédentes. Mais ce taux a été défini en fonction des équilibres financiers de la caisse qui doivent être maintenus dans l’intérêt général et pour la pérennité d’un système de retraites et la continuité d’une prestation qui est en jeu.» Outre les cotisations des salariés, la CNR bénéficie depuis une décennie d’un système de refinancement via la fiscalité pétrolière. En effet, 2% de la fiscalité pétrolière est affectée à cette caisse afin d’assurer sa pérennité et garder ses équilibres financiers. Mais la chute vertigineuse des prix du pétrole a fait baisser de manière considérable la fiscalité pétrolière, et, de ce fait, affecté directement cette caisse. Le DG de la Sécurité sociale au ministère du Travail assure qu’il y a une réflexion sur un nouveau système qui va prémunir la CNR des déséquilibres financiers. M. Bourkaïb est revenu sur la Cnas et le système de remboursement des médicaments. Selon lui, la consommation des médicaments a substantiellement augmenté ces dernières années. Il en veut pour preuve les montants consacrés au remboursement des soins. Le taux de remboursement des médicaments a connu une progression de 6,04% entre 2014 et 2015, période durant laquelle il s’est établi à 190 milliards de DA, a-t-il assuré, expliquant donc cette hausse de consommation par l’accroissement de la population et son vieillissement, mais aussi par l’élévation de l’espérance de vie, la multiplication des cas de maladies chroniques, mais aussi par l’introduction de médicaments coûteux destinés aux cancéreux. Il assure cependant que le système du tiers payant sera profondément revu, à travers notamment l’intégration d’une nouvelle gamme de prestations médicales devant prétendre au remboursement par la Cnas. M. Bourkaïb a fait savoir que celle-ci sera élargie à d’autres prestations, telles que l’oxygénothérapie à domicile, les consommables des implants cochléaires, la lunetterie pour enfants en âge scolaire et préscolaire… Il précise que cette mesure sera assujettie à «des protocoles de soins» devant être établis par le médecin traitant, l’intérêt étant de connaître, dans l’année, comment doit être suivi le malade. Cela devra également se faire dans le cadre de la «maîtrise des dépenses et du souci de la préservation des équilibres financiers du système de sécurité sociale», a-t-il ajouté, tout en soulignant que le système du tiers payant constitue «le secret de l’amélioration et du développement de l’accessibilité des malades aux soins». M. Bourkaïb rassure quant à la santé financière de la Cnas. «Il n’y a pas de remise en cause du système du tiers payant généralisé», a-t-il soutenu.
Sonia Baker

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