La trouvaille de la CIA : les mystérieuses vidéos de YouTube qui disparaissent après usage

La vidéo montrant des terroristes en Algérie prêter allégeance à Daech, postée sur YouTube a disparu. En cliquant sur le lien pour la consulter, on tombe sur une explication qui apparaît sur un fond noir : «Cette vidéo a été supprimée, car son contenu ne respecte pas les conditions d'utilisation de YouTube. Opération impossible». Question : pourquoi laisser passer ces vidéos pour les retirer par la suite ? Pourquoi ne pas les interdire dès le départ ? Réponse : parce que YouTube fait partie de la grosse machine de mensonge et de manipulation médiatique mise en place par les services secrets américains. L'idée est simple. Pour éloigner tout soupçon, les vidéos sont filmées, montées et postées par les services secrets américains, puis elles sont retirées une fois partagées sur les nombreux autres réseaux sociaux, blogs, sites internet, etc., et passées de mail en mail par les internautes du monde entier. C’est ainsi que des vidéos des groupes terroristes ont été postées de façon récurrente sur YouTube ces dernières semaines, les montrant prêter allégeance à l'EI ou s'enorgueillissant d'avoir enlevé ou égorgé des otages, avec ou sans ultimatum, puis, ces vidéos disparaissent, comme si YouTube interdisait leur diffusion. Mais elles ont eu le temps de migrer partout ailleurs. Grâce à l’extraordinaire véhicule que constitue Internet et à l’audience qu’il rassemble sur les réseaux sociaux, la propagande américaine fait son effet sur de larges pans de la population dans le monde et particulièrement sur les jeunes qui sont plus facilement «branchés» sur ces technologies. Qui, en dehors des observateurs professionnels, s’intéresserait à Daech sans YouTube, Twitter et autres ? Et qui s’attarderait sur les activités de ce groupe terroriste s’il ne recourait pas à des actes barbares, d’un autre âge, de nature à semer les plus grandes frayeurs et susciter les émotions les plus profondes face à ses crimes en même temps que la sympathie pour les victimes ? Qui n’appellerait pas à bombarder les campements de Daech qui se trouvent, comme par hasard, dans des régions pétrolifères appartenant à la Syrie et à l’Irak ? Mais la mise en scène grossière est faite sur un scénario mal inspiré et desservi par un manque flagrant d’imagination. En plus, avec Daech en Irak et en Syrie, subitement entré en scène, les Américains ont quelque chose à offrir, en guise de cible à détruire, à leur aviation et même à l’aviation française, qui étaient toutes deux frustrées de n’avoir pas pu bombarder Bechar Al-Assad. Qu’importe s’il s’agit de groupes qui, hier, étaient armés et soutenus par leurs «amis» à l’occasion de conférences qui n’en finissaient pas. Spécialisée dans les «dégâts collatéraux» qui entraînent la mort de civils et d’enfants innocents, l’aviation américaine ne fait pas exception à cette règle dans ses bombardements sur la Syrie. Maintenant, le Pentagone parle de l’impossibilité de terrasser Daech uniquement par les bombardements et dit qu’il faudra patienter encore. Mais les Irakiens – et, naturellement, les Syriens – sont opposés à la présence de troupes américaines sur leur sol. Pourquoi toute cette tragédie ? N’importe quel observateur honnête peut constater que le monde est multipolaire ; il n’y a pas un centre unique et encore moins hégémonique sur la planète. Les acteurs internationaux sont nombreux et éparpillés. Les Américains et leurs alliés occidentaux ne veulent pas l’admettre. Quel spectacle nous ont offert récemment les Nations unies ? Une scène montre le Conseil de sécurité dans lequel le rôle de la vedette principale est accaparé par le président des Etats-Unis, Barack Obama, en train de présider la séance et de lire une résolution sur le terrorisme, dans le but de faire croire que son pays dirige le monde. Cette opération est renforcée par la constitution de l’Alliance anti… Daech, commandée par les Etats-Unis et derrière laquelle il y a 40 pays. Pour conditionner l’opinion des gens qui suivent les événements, il a fallu, et ça continue, des dizaines et des centaines de vidéos qui montrent la barbarie et le danger mortel imminent contre d’abord les populations en Europe et aux Etats-Unis, mais aussi… en Algérie et au Maroc, avec pour preuve les déclarations alarmistes du Makhzen, mais sans trop pousser le bouchon, pour ne pas effrayer les touristes. Le tout pour faire croire que les populations de cette région – MENA, comme ils l’appellent – n’ont pas besoin de développement, mais d’armement, de drones, de missiles, de bombardements sur Daech que les Américains ont créé à cette fin. Le complot est grossier. Toutes ces ressources devraient aider à combattre l’épidémie Ebola et à extirper les graves problèmes sociaux liés au sous-développement qui en sont la cause. Au contraire, les guerres entraînent plus de drames avec les réfugiés, les migrants clandestins dont plus de 3 000 ont laissé leur vie en Méditerranée cette année. Toute l’avalanche de vidéos, œuvre des services secrets américains, est destinée à focaliser l’attention de l’opinion sur les préoccupations des pays occidentaux et à faire croire que leurs intérêts sont les nôtres.
Houari Achouri
 

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