Le colonel Ahmed Bencherif : «Bouteflika ne dépassera pas 10% aux élections»

Une autre personnalité de l’Algérie révolutionnaire sort de sa réserve aujourd’hui. Il s’agit du premier commandant de la Gendarmerie nationale après l’indépendance, Ahmed Bencherif. Dans une conférence de presse, organisée au quartier général de la campagne du candidat Ali Benflis, le colonel Bencherif met en garde l’opinion publique contre «la mafia» politico-financière qui a pris le pays en otage. «Le pays est dans le collimateur d’une mafia politique et financière qui s’est emparée du pouvoir depuis la maladie du Président», a-t-il révélé, en demandant à l’assistance : «Vous ne vous êtes pas étonnés du retour de Belkhadem et d’Ouyahia aux commandes ? Ils sont revenus parce que le président Bouteflika est incapable de prononcer un mot ou de bouger.» «Bouteflika est un ami. Je l’appelais souvent, mais après sa maladie, il ne pouvait plus me répondre», a-t-il expliqué. Pour cet ancien militaire, le seul responsable de cette mascarade est Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel. Il l’accuse ouvertement d’avoir «piétiné» la loi et la Constitution en permettant que le président sortant se représente à sa propre succession alors qu’il est malade. «Si j’ai un conseil à vous donner, M. Medelci, c’est de corriger votre erreur avant qu’il ne soit trop tard.» Il a fustigé aussi Amara Benyounès qui était dans l’opposition : «Maintenant qu’il vous a donné un ministère, vous le défendez.» Le colonel à la retraite Ahmed Bencherif est revenu sur le passé révolutionnaire de Bouteflika en affirmant que «Bouteflika n’a pas tiré une seule cartouche pendant la Révolution. Il n’est pas un moudjahid et n’est pas monté au front. Il a été un djoundi pendant sept jours et après cela il est parti au Maroc». Pour lui, celui qui votera pour un «malade» est lui-même un malade. «Toute personne qui votera pour un malade est elle-même une personne malade ou bien un béni-oui-oui ou bien un traître à la nation.» En réponse à ceux qui lui demandent pourquoi il a choisi de soutenir Benflis, le colonel répond : «Qui dois-je soutenir ? Bouteflika ou bien l’Algérie ? Et bien je choisis de soutenir l’Algérie», en exhortant tous les djounoud «de voter» pour Ali Benflis car il est le seul, selon lui, qui réussira à sortir l’Algérie du chaos. Selon ses estimations, le président candidat ne dépassera pas les 10% de voix le jour du vote et que le reste sera de la «fraude», en affirmant que l’administration a reçu des consignes pour la récolte des 4 millions de signatures, allusion faite au fichier électoral. Il a indiqué que durant les trois mandats précédents de Bouteflika «il y a eu fraude», alors «barakat pour ce 4e mandat, barakat !».
Mohamed El-Ghazi
 

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