Les Britanniques font appel à un «afghan» algérien pour exhorter les jeunes à ne pas rejoindre Daech

Les Britanniques qui ont applaudi le «djihad» contre l’occupation soviétique en Afghanistan font appel à un «afghan» algérien pour exhorter les Britanniques à ne pas rejoindre les rangs de Daech. C’est à travers le quotidien britannique à fort tirage The Sunday Timesque la Grande-Bretagne appelle ses musulmans à ne pas prendre part au «djihad» au sein de ce mouvement terroriste créé à l’origine pour renverser le régime de Damas et détruire toute trace de civilisation dans ce pays du Proche-Orient. Le recours à l’Algérien Abdallah Anas participe de la même mission confiée aux islamistes radicaux qui ont servi, dans les années 1980, de chair à canon contre l’ex-URSS qui occupait l’Afghanistan. En pleine guerre froide, les Américains, ne pouvant pas affronter l’armée russe directement, s’étaient appuyés sur des milices arabes dans le cadre de ce qui allait être baptisé Al-Qaïda sous la conduite de l’agent de la CIA Oussama Ben Laden. Après le retrait de l’armée soviétique, la guerre ne cessa pas dans ce pays à la composition ethnique hétéroclite. Les «afghans» arabes furent chassés à leur tour par les groupes armés qui menaient le «djihad» sous la conduite des chefs locaux, à l’instar de Hikmatyar, Sayyaf et Shah Massoud. La mission d’Abdallah Anas, un proche de Ben Laden, s’acheva en Afghanistan et une nouvelle commença en Algérie, où les anciens combattants extrémistes revinrent et lancèrent le «djihad» pour la prise du pouvoir et l’instauration d’un califat, appuyés par les services secrets occidentaux qui espéraient faire main basse sur les richesses du pays. Mais l’opération fut un échec et les groupes islamistes armés, financés à partir de Londres, entre autres, furent laminés par les services de sécurité auxquels la population prêta main-forte. Le plan de déstabilisation et d’occupation de la Syrie ne se déroulant pas comme prévu, ses instigateurs cherchent des solutions face à la menace terroriste induite par l’effet médiatique inverse de cette guerre. Un grand nombre de jeunes, les laissés-pour-compte des sociétés occidentales, de confession musulmane pour la plupart ou récemment convertis soit dans les mosquées des caves soit dans les prisons, se sont jetés dans les bras du très médiatisé mouvement terroriste baptisé «Etat islamique» – on parle de 30 000 terroristes étrangers embrigadés par Daech. Le journal britannique attribue des titres dignes de l’ordre du mérite à Abdallah Anas, le «vétéran», le «compagnon d’Oussama Ben Laden» et l’«architecte clé du djihad en Afghanistan», présenté ainsi comme un héros que les prétendants au «djihad» devraient écouter. Cet ancien sergent recruteur d’Al-Qaïda ou agent du MI6 britannique – le doute est permis –, met en garde les jeunes musulmans contre le «lavage de cerveau» – un art dont il est maître – et leur conseille de ne pas rallier les «groupes terroristes» en Syrie. Il s’agit, précise The Sunday Times,de la première interview que l’«afghan» algérien accorde à un média britannique, et pour cause. «Ce djihad-là n’est pas légitime», décrète-t-il, car «l’Etat Islamique exploite le conflit syrien pour parvenir à ses propres fins et ne se soucie guère du sort des Syriens opprimés», ajoutant que «les décapitations et les viols n’ont rien à voir avec l’islam». Nous laissons aux onze enseignantes de Sidi Bel-Abbès, égorgées par ses partenaires du «djihad» pour avoir refusé de cesser de donner le savoir aux enfants de l’Algérie, et dont nous commémorons le cruel anniversaire dans quelques jours, répondre à ce criminel du fond de leur tombe.
M. Aït Amara

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