Les étudiants dénoncent la «mercantilisation» des Beaux-Arts

Après plus de six semaines de protestation, et face à ce qu’ils qualifient de «politique empreinte de doute et de promesses non tenues», les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger ont décidé, selon un communiqué parvenu à la rédaction, «de reprendre leur action de protestation, et ce, jusqu’à la nomination officielle de M. El-Ghobrini au poste de directeur – tel que promis par la tutelle –, et la prise en considération de notre vision du chantier pédagogique à entreprendre pour la satisfaction de notre plateforme de revendications». Le mouvement Infidjart, tel que baptisé par les étudiants, est «un mouvement estudiantin de protestation contre un régime instauré à l’Ecole des beaux-arts depuis presque vingt ans, plus précisément depuis que le domaine de la culture s’est mis à brasser des sommes colossales, s’attirant par-là l’attention de personnes dont les motivations sont d’ordre purement mercantile». Ainsi s’expriment les étudiants des Beaux-Arts qui dénoncent «des pratiques qui tiennent notre école en otage depuis trop longtemps déjà, à un point tel que notre formation semble être reléguée au second plan, supplantée par les intérêts d’enseignants, d’administrateurs ou même de certains fonctionnaires ministériels». Le mouvement Infidjart s’insurge en outre «contre ces pratiques dont les uniques victimes restent les étudiants, car si cet état de fait arrange bien du monde, il n’en reste pas moins que nous en sommes les derniers bénéficiaires». Les étudiants se disent «victimes d’injustices, sous la coupe d’une autorité despotique» et réclament que «la double tutelle (ministères de l’Enseignement supérieur et de la Culture) assume pleinement ses responsabilités vis-à-vis de l’école, assure la refonte du système administratif et pédagogique et la mise à disposition d’une infrastructure adaptée aux besoins des étudiants internes». Le mouvement signale que «ces revendications légitimes ne datent pas d’aujourd’hui, et que si elles n’ont pas à ce jour été prises en compte, c’est bien à cause de la politique de l’autruche pratiquée par les deux ministères se renvoyant à tour de rôle la responsabilité de prendre en charge le dossier beaux-arts, et ce, depuis trente ans déjà».
Meriem Sassi
 

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