Média en grande difficulté : «Echorouk» va licencier 80 travailleurs

Premiers effets de la crise de la publicité sur les médias, le journal Echorouk, qui a lancé également une télévision, s’apprête à licencier quatre-vingt travailleurs dans les tout prochains jours, a-t-on appris de sources sûres. La direction de ce média a réuni ses employés mercredi dernier, pour les informer qu’un plan de restructuration avait été élaboré pour sauver l’entreprise qui traverse de graves difficultés financières. Des baisses de salaires ont également été décidées pour les employés qui échapperont à cette première purge qui risque d’être suivie par d’autres. La direction d’Echorouk s’est engagée dans la course à l’audience en gonflant artificiellement le tirage de son journal sans se soucier du nombre d’invendus extrêmement élevé et en créant une chaîne de télévision dans le sillage du lacement par plusieurs journaux de médias audiovisuels sans aucune étude sérieuse du marché. La plupart de ces chaînes de télévision sont déficitaires et risquent de mettre la clé sous le paillasson. Quant aux journaux, seuls les quotidiens appartenant à des hommes d’affaires et ceux qui sont soutenus par le pouvoir en place pour lui servir de relais, parallèlement aux médias gouvernementaux classiques, sont encore en mesure de résister. Le quotidien Echorouk a vu son tirage baisser d’une façon draconienne en raison d’une lourde dette qu’il a accumulée auprès des imprimeries de l’Etat. Contrairement à des journaux comme El-Khabar ou El-Watan, qui ont construit un siège chacun et acquis leur propre rotative, Echorouk est un éléphant aux pieds d’argile. N’ayant jamais consenti d’investissement, son siège se trouve toujours à la Maison de la presse de Kouba, où il est logé à la même enseigne que les dizaines d’autres quotidiens à faible tirage qui vivent quasi exclusivement de la publicité institutionnelle distribuée par l’Anep.
Karim B.

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