Opep : vingt analystes auscultent l’accord d’Alger

Eugen Weinberg, analyste auprès de Commerzbank. D. R.

L’Opep devrait réduire sa production lors de sa prochaine réunion à Vienne en application de l’accord d’Alger, selon un sondage effectué par Bloomberg auprès d’une vingtaine d’analystes pétroliers. L’Organisation des pays exportateurs devrait parvenir à un accord sur une coupe de production le 30 novembre prochain à Vienne, sa première baisse en huit ans, ont prévu 14 analystes interrogés par cette agence de presse américaine spécialisée dans l’économie et la finance.

Sept des analystes ont avancé des prévisions de baisse pour chacun des 14 pays membres de l’Organisation. Les analystes de Bank of America Merril Lynch sont confiants quant à la mise en œuvre de l’accord d’Alger, en affirmant que l’Opep allait agir le 30 novembre pour arrêter la baisse des cours qui dure depuis deux ans.

Tout converge vers une baisse de la production en dépit du fait que «le marché reste pessimiste» sur l’Iran et l’Irak, deux grands producteurs qui veulent augmenter leur production pour revenir aux niveaux d’avant-conflit. «Il semble qu’il y aura un accord», a déclaré Eugen Weinberg, un analyste chez Commerzbank. Les membres de l’Opep ont tenté d’aplanir les divergences jeudi à Doha et prévoient de tenir des discussions avec la Russie, le plus grand exportateur hors Opep, qui s’est dit prête à geler sa production dans un effort pour stabiliser le marché.

Il y a des motivations puissantes pour que les ministres de pétrole des 14 pays s’accordent sur la mise en œuvre de l’accord d’Alger afin de ramener leur plafond de production entre 32,5 et 33 millions barils/jour (mbj), en procédant à une coupe entre 600 000 barils/jours et 1,1 mbj, a estimé Bloomberg.

«Il est temps pour l’Opep de concéder que sa tentative pour éliminer la surabondance de l’offre en éliminant les rivaux par la politique des bas prix a été une expérience ratée et d’essayer quelque chose de différent», a commenté Michael Tran, analyste chez RBC Capital Markets LLC.

«Les prix évoluent au-dessous des 50 dollars le baril, moins de ce que la plupart des producteurs ont besoin pour couvrir leurs dépenses intérieures, ce qui laisse des pays riches comme l’Arabie Saoudite dans une zone serrée», a expliqué  Francisco Blanch, chef de la division Marchés des matières premières de Bank of America.

«L’Opep veut un prix entre 50 et 60 dollars. Elle veut accélérer le rééquilibrage du marché en réduisant modestement la production», a déclaré Gary Ross, président exécutif de PIRA Energy Group.

Les analystes ont mis en garde, cependant, contre une éventuelle montée en puissance de l’offre de pétrole de schiste américain qui pourrait résulter de la hausse des prix. Cette production a été à l’origine des excédents des stocks sur les marchés en 2014, rappelle-t-on.

Les producteurs de schiste, qui ont besoin d’un prix élevé de brut pour développer leurs projets coûteux, pourront inonder le marché par leur production si l’Opep réussit à redresser les cours, a indiqué Bloomberg, citant les prévisions faites, mercredi, par Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie.

R. E. 

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