Prisonniers algériens en Irak : Bagdad dément tout acte de torture

Réagissant aux accusations émises par la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH), le gouvernement irakien a publié aujourd’hui jeudi un démenti, récusant toute accusation de traitement inhumain des prisonniers algériens détenus en Irak. Dans une déclaration rendue publique, le ministère irakien des Affaires étrangères s’élève contre ce qu’il qualifie d’«allégations mensongères», tout en clamant que «les droits de l’Homme, dont ceux des détenus, sont garantis en Irak» et que les prisons dans ce pays «sont soumises à un contrôle régulier assuré par trois ministères différents : ceux des droits de l’Homme, de la Justice et de l’Intérieur, en plus du Haut-Commissariat des droits de l’Homme et de la Croix rouge internationale». Dans un rapport accablant rendu public le 7 novembre dernier, la LADDH avait tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de détention jugées «épouvantables», dans lesquelles se trouvent les prisonniers algériens qui, selon la Ligue, subissent «les pires tortures». La LADDH estimait, par ailleurs, que la diplomatie algérienne «a échoué à récupérer» ces détenus, dont certains «sont morts en détention, apparemment des suites de tortures», en évoquant «des coups portés avec des câbles et des tuyaux, l’administration de chocs électriques sur des parties sensibles du corps, asphyxie et menace de viol». De son côté, le ministère irakien assure, à la même occasion, que les contacts entre Alger et Bagdad sont maintenus pour trouver une solution définitive à ce dossier des détenus politiques algériens en Irak, et rappelle la décision prise par le gouvernement irakien d’en libérer un certain nombre, en décembre dernier, «en signe de bonne volonté», ajoute le communiqué. Une délégation officielle algérienne s’est rendue à Bagdad où elle a eu des pourparlers avec le ministre de la Justice irakien pour obtenir la libération des détenus algériens. Ce dernier avait promis la grâce à l’ensemble des détenus, mais seuls quatre en ont bénéficié jusqu’ici, d’après le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Au même moment, l’ambassadeur irakien à Alger avait déclaré que les autorités de son pays s’apprêtaient à gracier l’ensemble des détenus algériens dans son pays, sauf que la décision «exclurait les personnes impliquées dans des actes terroristes», a-t-il nuancé. Le diplomate a affirmé que la libération devrait se faire par étapes et concernerait tous les prisonniers, dès lors qu’aucun d’entre eux n’a écopé d’une condamnation à mort». Selon des sources judiciaires, huit ressortissants algériens croupissent actuellement dans les prisons irakiennes, condamnés à des peines allant de 10 à 15 ans de prion pour entrée illégale sur le territoire irakien. Deux autres étaient jugés coupables d’actes terroristes, dont un – originaire d’El-Oued – a été condamné à mort en octobre dernier.
R. Mahmoudi
 

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