Rapport américain sur les droits de l’Homme : vive réaction du ministère des Affaires étrangères

Le rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’Homme en Algérie a provoqué la colère de notre diplomatie. Dix jours après sa publication, le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi de manière forte et vive contre ce qu’il qualifie de «stéréotypes», d’«appréciations partiales» et de «conclusions simplistes». «Le document intitulé «Rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le monde en 2014» que le département d'Etat américain vient de diffuser ne fait que prolonger, voire même accentuer, en ce qui concerne l'Algérie, une inclination bureaucratique portée sur la reproduction mécanique de stéréotypes ainsi que de références désuètes, d'appréciations partiales et de conclusions simplistes», a indiqué le MAE dans un communiqué rendu public aujourd’hui lundi. Le département de Ramtane Lamamra a dénoncé ce rapport en des termes forts, un document qui n’en est pas un pour les responsables de la diplomatie algérienne qui ont énuméré une série d’erreurs de «jugement» et d’«outrances». Parmi ces erreurs de jugement qui disqualifient irrémédiablement ce rapport, le MAE cite l’équation d'égalité entre l'action légitime de l'Etat national et la folie meurtrière de groupes terroristes. Il relève également la monstrueuse allégation que comporte le fait de rendre compte des résultats remarquables des opérations contre-terroristes courageuses menées en toute transparence par l'Armée nationale populaire sous le titre mystificateur de «privation arbitraire et illégale du droit à la vie». Pour le MAE, rien ne peut justifier de telles allégations. Il est également souligné dans le même communiqué «l'esprit négatif de critique qui ôte toute crédibilité à la quasi-totalité de la teneur de ce rapport en ce qui concerne l'Algérie, contraste si manifestement avec l'équilibrisme qui caractérise les parties relatives à la Palestine et au Sahara Occidental, alors même que s'agissant de deux situations d'occupation illégale et de violation du droit fondamental des deux peuples à l'autodétermination, les responsabilités d'Etat membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies auraient dû se traduire par un engagement ferme et actif en faveur d'une protection et d'une promotion plus effectives des droits de l'Homme au bénéfice des deux peuples». Le MAE rappelle que le département d’Etat est loin d’être «le juge universel» des droits de l’Homme et que son rapport n’est pas reconnu par la communauté internationale. Il estime que la cause des droits de l'Homme ne peut pas relever d'un exercice saisonnier. «Il s'agit d'une œuvre de longue haleine qui consolide des acquis et s'ouvre sans cesse de nouvelles perspectives», précise le département ministériel qui souligne que l'Algérie s'emploie à développer cette approche dans ses interactions avec ses partenaires internationaux, y compris dans le cadre du dialogue stratégique qu'elle entretient avec les Etats-Unis d'Amérique autour de valeurs référentielles et de principes ancrés dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts». Le MAE précise que l’Algérie comme de nombreux autres pays, a toujours considéré, à bon droit, que «les documents qu'un partenaire international pourrait produire, dans le cadre de sa législation nationale, pour exprimer ses propres perceptions quant aux situations relevant de la souveraineté d'autres Etats, n’engage que ledit partenaire». La réaction corsée du MAE renseigne sur l’agacement au plus haut niveau de l’Etat, provoqué par ce rapport controversé.
Rafik Meddour

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