Sellal au sujet du «cas» Rebrab : «Nous ne sommes pas en guerre contre des personnes»

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenté de rassurer le monde des affaires à partir de Tizi Ouzou, en affirmant que son gouvernement n'est nullement en guerre contre des personnes. Allusion faite à l'homme d'affaires Issad Rebrab, propriétaire du plus grand groupe agroalimentaire d'Afrique, qui a fait l'objet de vives attaques du secrétaire général du FLN et d'un média proche du cercle présidentiel. «Nous ne sommes pas en guerre contre des personnes, mais nous œuvrons pour plus de confiance entre toutes les parties», a-t-il martelé devant les investisseurs locaux. Le Premier ministre, qui a inauguré plusieurs projets d'infrastructures lors de sa visite à Tizi Ouzou, a axé son intervention sur les questions économiques en reconnaissant qu'il y a encore beaucoup de freins à l'investissement dont le foncier industriel et de bureaucratie. Promettant d'améliorer encore davantage le monde des affaires, Abdelmalek Sellal a assuré que son gouvernement n'était pas contre «ceux qui veulent gagner de l'argent (…) à condition que cela se fasse dans la transparence». Evoquant les indicateurs macroéconomiques, le Premier ministre a souligné que l'Algérie dispose encore de quoi «tenir» quatre ans, si la facture des importations est contenue à 30 milliards de dollars par an. Les importations en 2015 ont été de près de 60 milliards de dollars. Les réduire de moitié n'est pas chose aisée. Mais Abdelmalek Sellal considère que l'Algérie a besoin de produire plus au niveau national afin qu'elle allège sa dépendance envers le marché international. Ainsi, le Premier ministre a parlé de «mesures visant une structuration de l’économie nationale qui seront débattues à l'occasion de la prochaine tripartie afin d'aller vers une politique de croissance». Il s'agit, selon lui, du nouveau modèle économique et des mesures devant «nous permettre d'aller vers une politique de croissance qui constitue la seule solution pour nous». Abdelmalek Sellal estime qu'il est temps de réhabiliter la notion du travail qui n'existe presque plus en Algérie. «Le temps de l'assistanat est terminé», a-t-il assuré, soulignant que «le pays va continuer à produire le pétrole et le gaz pour contribuer au développement économique». Mais pour éviter l’endettement extérieur, M. Sellal estime qu'il faudra apprendre à compter «sur nos potentialités génératrices de richesse et de postes d'emploi». Le gouvernement, affirme-t-il, mise, entre autres, sur l’industrie, l’agriculture et l’économie numérique. Des secteurs qui peuvent générer de la richesse et créer beaucoup d'emplois à court et à moyen termes. Pour ce faire, Abdelmalek Sellal a assuré que la mission principale du gouvernement était d'œuvrer à «lever toutes les contraintes empêchant l’accélération du rythme des investissements». Pour démontrer que son gouvernement travaille, M. Sellal a annoncé le lancement d’une usine de fabrication d’hélicoptères dont une bonne partie est destinée à l’exportation. Interrogé sur des rumeurs sur des dissensions au sein de son gouvernement, le Premier ministre a reconnu l'existence de certains dérapages, tout en assurant que l'Exécutif est «uni». «En dépit de l'existence de certains dérapages, je peux vous assurer que le gouvernement travaille comme un seul homme», a-t-il répondu. M. Sellal a évité, lors de cette visite, de parler du mouvement séparatiste kabyle, le MAK et de la «menace» qu'il constitue pour l'unité nationale.
Sonia Baker

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