William Bourdon reconnaît avoir fauté et présente ses excuses

Le procès de l’autoroute Est-Ouest a débuté ce matin en présence de tous les avocats du principal accusé, Chani Medjdoub, dont William Bourdon. L’annonce de la présence au procès de cet avocat français, connu pour être un apôtre du «qui tue qui» et un pourfendeur de l’ANP, a suscité la semaine dernière la colère du barreau d’Alger qui dénonce un «manquement à l’éthique et à la déontologie» qui régit l’activité de l’avocat. Et pour pouvoir défendre, selon sa méthode et ses arguments, son client Chani Medjdoub, William Bourdon a dû solliciter l’aide du bâtonnier de Paris, lequel a appelé celui d’Alger, à savoir Abdelmadjid Sellini, pour l’implorer de le laisser plaider aux côtés des autres membres du collectif de défense, constitué d’Algériens et de Français. Selon une source bien informée, William Bourdon s’est présenté aujourd’hui, dimanche, à la première heure au bureau du bâtonnier d’Alger. Reçu par maître Sellini, William Bourdon a reconnu avoir fauté et présenté ses excuses tout en s’engageant à se conformer aux règles de l’éthique et de déontologie. «Il a affirmé ne s’être pas rendu au barreau d’Alger, comme le voulait la pratique, par simple omission», ajoute notre source. L’avocat William Bourdon, connu pour sa suffisance et surtout pour être une grande gueule, devait ainsi se rendre chez le bâtonnier d’Alger pour pouvoir se constituer avocat de Chani Medjdoub, principal accusé dans cette grosse affaire de pots-de-vin et de corruption à grande échelle. Ce qu’il n’a pas fait. Et le barreau d’Alger n’a pas tardé à le dénoncer. Maintenant qu’il s’est excusé, le Conseil de l’ordre des avocats d’Alger, présidé par Abdelmadjid Sellini, a pris la décision d’autoriser William Bourdon à plaider dans cette affaire. Cette robe noire a bâti sa stratégie de défense sur la base d’allégations largement diffusées par voie de presse sur une soi-disant détention secrète et torture de son client. Une recette qu’il utilise depuis longtemps, mais qui ne semble pas fonctionner cette fois-ci en raison de l’absence de faits concrets. Cet apôtre du «qui tue qui» ne compte pas, pour autant, changer de stratégie. Il ne se focalisera donc pas sur l’affaire de l’autoroute Est-Ouest elle-même, mais plutôt sur les conditions de détention de son client en mettant en avant des arguments relatifs aux droits de l’Homme. Réussira-t-il à ramener le procès sur ce terrain ? Pas évident, surtout en présence de «poids lourds» du côté de la partie civile, qui savent comment recadrer les affaires et éviter qu’elles débordent sur les questions périphériques. Le procès de l’autoroute Est-Ouest est avant tout une grosse affaire de corruption et un crime économique dont les auteurs et les responsables doivent être punis conformément à la loi.
Rafik Meddour
 

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