Une affaire de médias ?
Par Meriem Sassi – Les médias se passionnent ces jours-ci pour les procès des affaires de corruption de l’autoroute Est-Ouest et du magnat Abdelmoumen Khalifa comme ils le font depuis quelque temps pour l’affaire Sonatrach. Un intérêt étalé à longueur de pages, pour informer l’opinion publique des éventuels rebondissements et, en définitive, du verdict devant en principe confondre les coupables et sanctionner les commanditaires quels qu’ils soient. La question se transforme pourtant, au fil des sessions des tribunaux d’Alger et de Blida, en une sorte de débat interne à la corporation de la presse qui trouve, chaque matin, matière à alimenter son menu de rédaction en pensant à tort tenir en haleine l’opinion publique. En fait, les citoyens désabusés se désintéressent, dans leur majorité, des sujets traités, non pas qu’ils ne se préoccupent pas de l’actualité de leur pays, mais bien parce qu’ils savent malheureusement que tout est joué d’avance. Point de rebondissements, ni de nouveautés à attendre en effet de ce genre de dossiers, qui après plusieurs années de silence ont été jetés en pâture aux médias, le temps de condamner quelques boucs émissaires et de blanchir définitivement les responsables les plus en vue qui resteront intouchables. Cela, le commun des Algériens le sait. Après les simulacres de procès en cours, les dossiers de corruption dévoilés avec fracas seront remisés dans les tiroirs et certainement oubliés à jamais. Dans les conditions actuelles de la gestion des affaires politiques du pays, une mise en examen de hauts responsables de l'Etat à la lumière des témoignages et des accusations des prévenus et de leurs avocats n’aura pas lieu. C’est une certitude. Ce n’est pas dans les mœurs politiques algériennes. Le peuple le sait. Le reste ne sert qu’à amuser la galerie. Pendant ce temps, les affaires continuent avec d’autres scandales en perspective et d’autres articles de journaux.
M. S.
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