Justice à l’américaine

Par Kamel Moulfi – La démocratie américaine manque assurément de l’essentiel, la moralité, elle en est sans doute totalement dénuée. Les droits de l’Homme à l’américaine ne s’appliquent pas aux citoyens Noirs. Il semble qu’aucune sanction ne soit prévue pour meurtre quand la victime est un jeune Noir, aux lointaines origines africaines, surtout quand l’auteur du crime est un policier blanc, bon teint. Aux Etats-Unis, en théorie, tous les citoyens sont égaux, mais, dans la réalité, pour reprendre la boutade d’un humoriste français, il y en a qui sont «plus égaux que les autres». Le meurtre de Michael Brown, le jeune Noir de 18 ans, assassiné par un policier, le 9 août 2014, dans une rue de Ferguson, dans le Missouri, alors qu’il n’était pas armé et ne constituait aucun danger, a rouvert la plaie hideuse du racisme qui n’a finalement jamais disparu de la société américaine. La propagande mensongère développée tous azimuts par des médias aux ordres n’est pas arrivée à voiler la réalité amère vécue par les Afro-Américains et d’autres ethnies dites minoritaires, victimes de la discrimination raciale qui se répercute dans tous les domaines de la vie sociale et a son impact sur l’accès à l’emploi, l’éducation, la santé, et, on le voit dans le cas de l’assassinat de Michael Brown, à une justice équitable. Il est indéniable que le racisme divise la société américaine. La perception du rôle de la police et de la justice, que l’on soit Blanc ou Noir, n’est pas la même. L’opinion négative des Noirs américains sur leur police et leur justice repose sur les expériences vécues. Ils sont confortés dans cette opinion par l’assassinat de Michael Brown et par la décision de la justice de ne pas poursuivre l’auteur du crime, qui se trouve être un policier blanc. Une grande partie des Etats-Unis est révoltée par ce fait comme elle l’a été dans des cas similaires par le passé, à l’image de ce qui s’était passé en 1992 à Los Angeles, entraînant une émeute de six jours qui a fait plus d’une cinquantaine morts. Les dirigeants américains ont beaucoup à faire pour asseoir les droits de l’Homme dans leur pays, on ne comprend pas qu’ils s’en désintéressent et regardent ce qui se passe ailleurs avec toujours la volonté d’ingérence dans les affaires des autres.
K. M.
 

Comment (4)

    jiameru
    27 novembre 2014 - 11 h 40 min

    Est-ce que ceci est le
    Est-ce que ceci est le prélude du printemps américain? Voici un article fort intéressant qui a paru sur http://www.agoravox.fr le 29 mars 2013
    Le gouvernement des Etats-Unis se prépare-t-il à la guerre …

    Ahmed/RAIS/Anonyme
    26 novembre 2014 - 20 h 39 min

    «Alors que la décision du
    «Alors que la décision du grand jury provoquait des explosions de colère dans tout le pays, des racistes bien à l’abri dans leur salon émettaient des commentaires grossiers sur les manifestants. Et c’est ainsi qu’est apparu le hashtag ‘#chimpout’», écrit la journaliste de Vocativ.
    .
    Le site retranscrit la définition de « chimp out » que donne le dictionnaire en ligne des expressions argotiques Urban Dictionary : « Expression utilisée pour décrire le comportement négatif des Noirs, particulièrement lorsqu’ils agissent comme des animaux. » L’horrible parallèle entre les Noirs et les singes a servi à justifier l’esclavage, rappelle Vocativ. Il suppose que, si les Noirs étaient comme des singes, ils ne mériteraient pas de droits. « Donc voilà, cet argument est encore utilisé sur Twitter en 2014, pour décrire les violences engendrées par un crime lié à la discrimination raciale qui a secoué tout le pays », écrit Vocativ.
    .
    Un tweet qui résume bien l’état d’esprit des personnes utilisant ce hashtag raciste.

    COURRIER INTERNATIONAL

    Ahmed/RAIS/Anonyme
    26 novembre 2014 - 20 h 24 min

    LU
    ____
    Au vu des affaires

    LU
    ____

    Au vu des affaires qui ont précédé celles de Ferguson, ils s’en sortent généralement à bon compte.
    On n’est pas étonné que Darren Wilson finisse par s’en tirer à bon compte, si l’on en juge par les précédentes affaires de Noirs non armés tués par des policiers blancs. Le magazine américain Mother Jones, orienté à gauche, rappelle des cas d’impunité flagrante.
    .
    1/ L affaire Edward Garner, en 1974. Cet adolescent de 15 ans se trouvait sur le lieu d’un cambriolage. Alors que deux policiers lui ont demandé de s’arrêter, il a cherché à fuir. Un policier lui a alors tiré dans la tête. L’adolescent n’était pas armé. Acquitté, le policier n’a jamais été condamné malgré un avis de la Cour suprême (Tennessee v. Garner) allant dans le sens de la condamnation.
    2/ Ou le cas d’Amadou Diallo, 23 ans, non armé, abattu de 41 balles par des policiers à l’entrée de son immeuble du Bronx, à New York, en février 1999. Le jeune homme avait la malchance de ressembler à un homme recherché pour viol, et les policiers ont cru qu’il sortait une arme, alors qu’en réalité il cherchait son portefeuille. Les quatre policiers en cause ont été acquittés, les jurés ayant reconnu la légitime défense. Ils n’ont pas non plus été radiés de la police, mais simplement été interdits de port d’arme.
    3/ Ou l’acteur Anthony Dwain Lee, tué de 7 balles en 2000 lors d’une soirée Halloween parce qu’il portait un pistolet en plastique. L’enquête interne la police de Los Angeles a conclu à la bonne foi du policier.
    4/ Ou encore Oscar Grant, 22 ans et quelques ennuis avec la justice, abattu sur un quai de métro d’Oakland, en Californie, le jour du nouvel an 2009 alors qu’il n’avait rien à ne se reprocher ce soir-là (l’affaire avait donné lieu à un film, Fruitvale Station). Le policier a dit avoir confondu son arme avec son Taser. Condamné à deux ans de prison, il est ressorti au bout de onze mois.
    Selon Delores Jones-Brown, une universitaire new-yorkaise spécialisée dans les questions judiciaires et ethniques, qui a passé au crible 21 cas entre 1994 et 2009, les policiers responsables de la mort de Noirs non armés sont rarement condamnés.
    Un sondage réalisé en août pour le New York Times et CBS News reflète bien la différence de perception de la justice selon qu’on est Noir ou Blanc aux Etats-Unis. Seuls 11% des Noirs font «fortement» confiance aux autorités locales pour mener une enquête «équitable», tandis que 32% ne leur font «pas tellement» confiance et 27% «pas du tout». Les Blancs sont plus nombreux (31%) à faire «fortement» confiance et seulement 7% à ne «pas du tout» leur faire confiance.
    Cordélia BONAL
    Liberation

    Algerino
    26 novembre 2014 - 19 h 47 min

    Amer an Way of Life , flingue
    Amer an Way of Life , flingue un Noir et tu seras Blanchi.oups

Les commentaires sont fermés.