Tunisie : des milliers de manifestants exigent le départ du gouvernement

Des milliers de manifestants se sont rassemblés, aujourd’hui, devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Tunis pour réclamer la chute du gouvernement islamiste provisoire et dénoncer plusieurs attaques des locaux de la centrale syndicale perpétrés au cours de la semaine écoulée par des groupuscules soupçonnés d’appartenir au parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie. «Chaâb yourid iskat el houkouma» (Le peuple veut la chute du gouvernement) tel est le slogan le plus entonné par les manifestants qui ont dénoncé ces actions « terroristes », accusant des membres du mouvement islamiste Ennahda d'en être les auteurs. Pour le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi, il n’y a aucun doute : le déversement d’ordures devant le siège de la centrale syndicale à Tunis ne peut être que le fait du parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie. « Ils veulent nous faire taire pour avoir le monopole et pour décider seuls de notre sort, mais nous ne plierons jamais et nous ne céderons pas! », a déclaré aux manifestants le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi. Le secrétaire général de l'UGTT a dénoncé, aussi, dans son discours, la tenue de la conférence internationale « des amis de la Syrie » qui a réuni 60 pays, hier à Tunis, pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas. « C’est un complot impérialiste et sioniste qui porte atteinte à notre révolution, à nos martyrs et à notre peuple et cette initiative ouvre la voie à l’ingérence étrangère et prépare pour le détournement des révolutions arabes contre la dictature et la colonisation », a souligné M. Abassi. Plusieurs partis politiques de la mouvance démocratique ont participé à ce rassemblement dont le Parti démocrate progressiste (PDP), le mouvement Ettajdid et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT). Il est à rappeler que cette manifestation intervient au lendemain de la profanation de la tombe du fondateur de l’UGTT, Ferhat Hached, l'un des pères fondateurs de la Tunisie moderne. En effet, le mausolée où se trouve la tombe du leader syndicaliste à La Kasbah de Tunis a fait l’objet dans la nuit de jeudi à vendredi de dégradations. Cette nouvelle a consterné de nombreux Tunisiens puisqu’il a été attenté à la sépulture d’un martyr de l’indépendance tunisienne, assassiné en 1952 par la sinistre Main Rouge, une organisation armée favorable à la présence française en Afrique du Nord. Les manifestants, qui ont défilé pacifiquement sur l'avenue Habib-Bourguiba, entendent investir la rue jusqu’à la chute du gouvernement. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule devant le ministère de l'Intérieur.
Aïcha K.
 

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