L’Algérie plus grand marché d’Afrique pour le BTP chinois

Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD), finalisé début avril, 50 entreprises chinoises ont raflé des contrats de construction d’une valeur totale de 20 milliards de dollars. Un montant important qui place l’Algérie comme le plus grand marché en Afrique pour les entreprises de construction chinoises et l'un des plus importants au monde. Ces contrats concernent surtout la construction de logements sociaux à faible coût ainsi que la construction de tronçons de l'autoroute Est-Ouest, précise le rapport de la BAD. Si le ministère chinois du Commerce a fait savoir que la valeur des projets ayant récemment fait l’objet d’un contrat en Algérie a baissé en glissement annuel de 97,1%, la BAD a souligné l’intensification des IDE chinois ces dernières années – particulièrement en Algérie –, et a atteint 15% de l’IDE total de la Chine en Afrique en 2007, contre 10% en 2003. «Bien que ces investissements visent essentiellement les secteurs de l’énergie et de la construction, une proportion restreinte mais croissante concerne le secteur manufacturier et les services», précise ce rapport d’une trentaine de pages. La BAD explique cet intérêt de plus en plus accru des entreprises chinoises à s'implanter en Algérie par la perspective d'un accès plus facile au marché européen. En vertu des accords commerciaux préférentiels qui lient tous les pays d'Afrique du Nord (sauf la Libye) à l'UE, tous les biens fabriqués dans la région peuvent être exportés vers l'UE en bénéficiant de droits de douanes plus avantageux. La décision prise par l’UE en avril 2011 d’assouplir les règles d'origine pour l'Afrique du Nord permet ainsi aux exportateurs algériens de s'approvisionner en produits venant notamment de Chine, tout en bénéficiant d'un traitement préférentiel. Cela offrira aux investisseurs chinois une motivation supplémentaire à créer plus d’usines dans la région. En revanche, l’Algérie risque de subir les effets de la compétitivité chinoise dans le secteur manufacturier sur son marché intérieur. Cela contribue naturellement au problème sous-jacent du chômage structurel, auquel le pays est confronté et suscite la crainte d’une présence chinoise accrue qui pourrait, en définitive, nuire aux aspirations de l’Algérie en matière de développement. Très compétitives, les entreprises chinoises sont difficiles à déloger, maintenant qu’elles sont bien implantées.
Sofiane B.

Commentaires

    krimo2012
    25 avril 2012 - 13 h 19 min

    Au rythme où vont les choses,
    Au rythme où vont les choses, les algériens vont finir par manger du béton chinois, très solide du reste

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