Djoudi Mammeri à «algeriepatriotique» : «Rien ne nous arrêtera»

Djoudi Mammeri. D. R.

Au sein de la direction du FFS, on considère que le meeting de protestation que vous avez tenu ce jeudi sur la placette du centre-ville de Tizi Ouzou a échoué, dans ce sens qu’il n’a pas drainé beaucoup de militants. Comment le qualifiez-vous ?

Djoudi Mammeri : Rien ne m’étonne plus venant de l’actuelle direction du FFS. Au lieu de participer à la reconstruction du parti sur des bases saines et à travers un débat libre, responsable et contradictoire, elle tente de minimiser les actions visant justement à corriger la trajectoire du parti pour qu’il retrouve sa ligne originelle qui n’est autre que l’avènement de la deuxième République. Revenons à notre meeting de ce jeudi. Contrairement à ce qu’on veut faire croire, ce meeting a été une grande réussite, et ce, malgré toutes les contraintes que nous avons rencontrées pour l’organiser. D’ailleurs, nous n’avons pas été autorisés à le tenir dans une salle, ce qui nous a amenés à l’animer en plein air. Cela n’a pas empêché les militants de venir en nombre : ils étaient environ 3 000 personnes à y assister sous un soleil de plomb. Le succès de notre première action pour la refondation du FFS est donc indéniable. Personne ne peut nous l’enlever. Les actions futures vont le confirmer.

Quelles actions futures envisagez-vous ?

Il y en a plusieurs. D’abord, durant le mois de Ramadhan, nous allons animer plusieurs conférences-débats au niveau des daïras pour mieux expliquer notre démarche et nos objectifs qui ne sont autres que la préservation du parti de toute dérive qui lui porterait préjudice à jamais. Ces actions s’ajouteront à des sorties de proximité des anciens cadres du parti qui adhèrent à notre initiative pour la sauvegarde du FFS. Après le Ramadhan, vers la fin du mois d’août, nous allons tenir un autre meeting dans la ville de Béjaïa. Et pour couronner toute cette mobilisation des militants, nous allons tenir vers la fin de l’année une conférence nationale des cadres qui sera ouverte à toutes les personnalités qui partagent avec nous notre idéal politique et qui veulent l’avènement d’une deuxième République. La direction actuelle sera également invitée, comme nous l’avions invitée pour le meeting d’aujourd’hui, car nous sommes pour un débat contradictoire.

Mais aucun responsable au sein de la direction du FFS n’était présent à ce meeting…

Effectivement. Nous avions adressé une invitation au premier secrétaire national Ali Laskri, qui n’est pas venu. Cela le regarde. Notre démarche vise à reconstruire le parti. Et tout cadre ou militant qui veut apporter sa contribution que ce soit par la critique constructive, ou par d’autres idées, est le bienvenu. Nous voulons rassembler et fédérer toutes les forces vives du parti et non pas le contraire. Ceux qui veulent nous diaboliser, nous leur répondrons par nos actes et paroles.

La direction du FFS voit d’un œil hostile cette fronde. Elle la considère comme une campagne contre le parti. Qu’avez-vous à dire là-dessus ?

La direction actuelle s’est recroquevillée sur elle-même. Elle refuse de reconnaître ses erreurs. Elle refuse même d’ouvrir le débat pour permettre aux cadres et militants d’exprimer leurs points de vue. Elle a abandonné les valeurs et idéaux du FFS. Par sa participation aux élections législatives, elle a fait preuve d’une compromission que nous avions dénoncée dans le communiqué commun que j’ai signé avec Mustapha Bouhadef et Ali Kerboua, deux autres anciens premiers secrétaires nationaux. Nous avions expliqué notre démarche, souligné ce qui nous a amenés à l’engager. Et à ma connaissance, nous étions très clairs concernant nos objectifs. Je le dis et le répète : les dernières élections législatives ont mis à nu un appareil autiste, coupé de sa base militante, embourbé dans de flagrantes insuffisances et incohérences organisationnelles et marqué par une communication d’une indigence insondable et d’une confusion indicible. Par notre démarche, nous représentons l’espoir de ce plus vieux parti de l’opposition. Rien ne nous arrêtera, car nous sommes sincères. Nous ne sommes ni manipulés ni manipulateurs.

Propos recueillis par Sonia Baker

Commentaires

    imane
    13 juillet 2012 - 22 h 05 min

    Le FFS est malade de
    Le FFS est malade de zaïmisme, qui est incurable chez nous. Aucun militant du parti n’ose critiquer le grand chef. Comment peut-on parler de démocratie quand celle-ci est inexistante dans la pratique quotidienne de ceux qui la réclament?

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