Loin du gouffre théocratique

Dans un monde arabe que déchire depuis de longs mois une tourmente appelée cyniquement «printemps» par les Occidentaux, les Algériens ne se privent pas de goûter durant le Ramadhan aux plaisirs des douceurs du soir après une journée de jeûne. C’est particulièrement perceptible dans la capitale qui connaît une vie nocturne inhabituelle. L’Algérie, ciblée, elle aussi, dans le cadre de l’offensive «printanière» occidentale, a imposé son exception. Notre pays qui est passé tout près du gouffre théocratique, au début des années 90, et qui s’en est sorti seul, grâce à son armée et à la résistance du peuple, en tire aujourd’hui les bénéfices. Les terrasses des cafés, les salles de spectacles, les jardins publics, les espaces sur le front de mer, les plages, sont occupés jusqu’à une heure avancée de la nuit par une population qui veut profiter de la vie. Point noir dans ce tableau, bien visible le jour : l’hygiène fait toujours défaut dans les rues des villes et particulièrement à Alger. Les autorités ont un plan stratégique qui s'étale jusqu'en 2030, pour faire d’Alger une métropole méditerranéenne, dit-on, mais dans l’immédiat, il manque le coup de balai qui donnera à ses rues la propreté dont elles ont besoin. Allez faire vos achats au marché Redha-Houhou (ex-marché Clauzel), en plein centre d’Alger, une odeur insupportable vous accueille, la benne à ordures déborde largement avant d’être vidée et elle n’est jamais lavée. Si vous devez rendre visite à quelqu'un dans une des cités à Bab Ezzouar – c’est dans la proche périphérie d’Alger – vous croiserez des amas de sachets d’ordures éventrés et dégageant des odeurs pestilentielles. Et ce n’est qu’un exemple, mais il est représentatif de l’état de l’environnement dans le pays.
Lazhar Houari

Comment (3)

    Soustara
    2 août 2012 - 1 h 21 min

    Une médiocratie ne peut
    Une médiocratie ne peut engendrer que le pire

    Mansour
    1 août 2012 - 18 h 02 min

    Oui nous avons frôlé le
    Oui nous avons frôlé le gouffre théocratique,n’en déplaise à certains tels les animateurs du quotidien d’algérie qui passent leur temps à critiquer les généraux qui ont empêché l’avènement de la dictature islamiste,choix du peuple disent-t-ils.Imaginez un instant les pasdarans du FIS patrouillant dans les rues encore plus sales que celles d’aujourd’hui à la recherche non pas de l’incivisme mais de couples assis tranquillement sur un banc public(qui n’ont pas été encore détruits)soupçonnés d’adultère ou de quelque clochard cachant une bouteille de vin.On est revenu de loin,je vous le dis.

    Ezzine
    1 août 2012 - 10 h 31 min

    Nous ne devons pas nous
    Nous ne devons pas nous laisser emporter par notre enthousiasme de s’être momentanément échapper du gouffre théocratique car l’Algérie se trouve toujours dans le collimateur de ses ennemis pour de multiples raisons qui restent encore valables pour nos amis américains et leurs moutons de panurge européens.

    Le flux de « réfugiés » syriens à notre pays par vagues successives n’est pas fortuit ou dû comme on veut nous le faire croire à la situation humaine en Syrie sinon pourquoi M. le premier ministre turc utilise une politique de deux poids et de deux mesures dans la crise syrienne.

    D’un côté il interdit l’atterrissage à Istanbul d’un avion de ces même réfugiés et de l’autre autorise l’implantation dans son pays de camps de l’opposition armée syrienne, de terroristes et de mercenaires sans parler du branle-bas de combat aux frontières de son pays avec la Syrie d’une multitude de services de renseignements occidentaux de tout acabits.

    Ce même premier ministre turc – qui rêve d’être le futur Sultan Ottoman avec la bénédiction israélienne – vient d’accorder l’asile politique au vice président irakien Tarek El hachmi objet d’un mandat d’arrêt international accusé par la justice de son pays d’être à l’origine d’une centaine d’attentat terroriste en Irak.

    L’Algérie n’est pas encore sortie de l’auberge. Plusieurs analystes s’accordent à dire qu’elle est la prochaine cible si Damas tombe. Il suffit pour cela de faire un simple bilan dans notre région comme vous dites du « printemps » arabe pour saisir la propagation lente mais dangereuse de la tâche d’huile wahhabite dans le monde arabe. Au Maghreb arabe seules l’Algérie et la Mauritanie sont pour le moment » aux abonnés absents. Le rétablissement de la ligne est en cours ».

    Aussi l’Algérie n’est elle pas tenue en tenaille par des régimes différents au notre installés au pouvoir par les occidentaux y compris le Mali venu s’ajouter la Tunisie, à la Lybie et avant eux au Maroc avec lequel nos frontière sont fermées depuis plusieurs années.

    Je vous laisse enfin le soin de trouver d’autres raisons qui nous empêcheront de dormir sur nos deux oreilles sans pour autant nous priver de goûter durant le Ramadhan aux plaisirs des douceurs du soir après une journée de jeûne.

Les commentaires sont fermés.