Dahou Ould Kablia : «Nous avons dépensé 600 millions d’euros pour rien»

Le cinquantième anniversaire de l’Indépendance, qui a coûté la bagatelle de 60 milliards de dinars, n’a pas atteint ses objectifs selon le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Invité hier du forum du journal Liberté, il a été catégorique : «Effectivement, cet événement a coûté 600 millions d’euros, mais nous n’avons pas atteint le principal objectif, à savoir ancrer la flamme patriotique chez la nouvelle génération. Si vous interrogez les jeunes sur un chahid, par exemple Ben Boulaid, 9 sur 10 ne le connaissent pas ! C’est une réalité qui découle de l’échec de l’instruction civique et de l’école.» Interrogé dans ce sens, M. Ould Kablia répondra sèchement : «Je peux dire que nous sommes en retard de 50 ans et l’évènement du cinquantenaire n’a pas été convenablement préparé. Le bilan est à mon sens très mitigé.» Sur un autre plan, le ministre de l’Intérieur a reconnu la vacance des postes ministériels, donc de l’immobilisme politique qui anime depuis quelques semaines le gouvernement. Mais M. Ould Kablia n’a pas soufflé mot sur un éventuel changement de l’Exécutif, se limitant à la traditionnelle réplique : «Cela relève des prérogatives du président de la République.» Cette vacance et les intérims qui durent seraient les principales raisons qui ont poussé le président Bouteflika à annuler les traditionnelles auditions ramadhanesque des ministres. Le ministre ne le dit pas, mais cette vacance ministérielle suggère une gestion beaucoup plus ponctuelle des affaires en suspens. A moins que Bouteflika décide d’auditionner certains représentants du gouvernement durant la deuxième quinzaine du Ramadhan. Evoquant la situation sécuritaire qui se dégrade, notamment au lendemain de l’assassinat de 4 éléments des Gardes-frontières à l’ouest du pays et la menace d’Al-Qaïda au Sahel, ajoutés à l’immigration clandestine et aux réfugiés syriens, l’invité du forum de Liberté a estimé que l’Algérie a pris toutes ses dispositions dans la mesure où la lutte antiterroriste continue et le renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance des villes, comme des frontières, a donné des résultats probants. Quant aux réfugiés syriens, des dispositions ont également été prises. A la question relative aux revendications des gardes communaux, Ould Kablia a réitéré sa disponibilité à régler l’ensemble des points soulevés par ce corps d’armes à qui il a, par ailleurs, rendu hommage. Estimant que le règlement du contentieux est «en bonne voie», le conférencier a énuméré toutes les mesures prises par son département pour satisfaire les revendications des gardes communaux, et ce, suite à la dernière réunion avec leurs délégués au niveau du ministère de l’Intérieur. Enfin, l’invité a révélé que le chef de l’Etat «va convoquer le corps électoral le 1er septembre prochain. Mais les recommandations concernant les mesures organisationnelles faites par la mission européenne de surveillance des élections ne seront pas mises en œuvre. Par contre, nous consentirons le maximum d’efforts pour garantir la transparence et l’ensemble des dispositions». Révélant que les élections locales auront lieu le 29 novembre prochain, M. Ould Kablia indiqué aussi que 30 partis sont en attente d’un agrément. «Si ces agréments ne tenaient qu’à moi, je ne les accepterais pas, mais la loi les autorise.»
Yanis B.
 

Comment (5)

    Ezzine
    5 août 2012 - 14 h 59 min

    C’est toujours la même
    C’est toujours la même rengaine assortie cette fois d’un aveu: la reconnaissance d’une faute : « Le cinquantième anniversaire de l’Indépendance qui a coûté la bagatelle de 60 milliards de dinars, n’a pas atteint ses objectifs : nous n’avons pas atteint le principal objectif, à savoir : « ancrer la flamme patriotique chez la nouvelle génération. C’est une réalité qui découle de l’échec de l’instruction civique et de l’école ». Etc.…
    Monsieur le ministre vous faites partie des gens de novembre. Vous savez très bien que l’instruction civique et le programme scolaire de l’école est un vieux sujet qui n’a jamais été algérianisé au sens propre du terme. Alors pourquoi au moyen seulement d’un programme de festivités nationales « éphémères » avoir dépensé des milliards pour tenter d’ancrer ou savoir si la flamme patriotique brille chez la nouvelle génération.
    Il n’aurait été pas plus judicieux de dépenser de l’argent pour faire apprendre d’abord à l’école, comme partout ailleurs dans le monde, à la nouvelle génération à titre d’exemple M. le Ministre votre histoire à vous et vos souffrances est ceux aussi de vos camarades de la guerre de libération nationale qui ont donné leur vie ou celles d’autres qui vivent encore par la grâce de Dieu.
    Que coûte justement un feuilleton télévisé de plusieurs épisodes qui retrace les péripéties d’un assaut, d’une attaque, d’une embuscade, et bien d’autres évènements personnels ou collectifs de la guerre de libération nationale dont notre jeunesse a tant besoin pour s’en imprégner et se faire valoir parmi les jeunesses des pays qui avancent et qui se respectent. Cette manne historique est inépuisable pour peu que l’on s’y intéresse.
    La complémentarité des programmes scolaires, télévisés et de festivités nationales d’un même évènement aussi important que la révolution de novembre 54 est indispensable pour la raison d’être de cette génération dont vous faites allusion.
    Prenons l’exemple des américains, et pourquoi pas. Nous sommes tous comme disait quelqu’un des fils de 9 mois. Ce qui nous différencie c’est peut être la volonté et le bienfait de l’intérêt général. Ce qui caractérise l’algérien aujourd’hui est un égo permanent qu’il faut s’en débarrasser!
    L’agression de l’Irak combien même illégale na pas été encore achevée que les américains se sont précipités à introduire certaines de ses phases dans des feuilletons télévisés pour écrire leur histoire contemporaine et sensibiliser non seulement leur génération montante mais aussi propager leur culture à travers le monde.
    Par ailleurs qui continuera de payer ce genre de faute c’est toujours le pauvre monsieur Personne dont l’identité réelle est le peuple ou en des termes plus appropriés les contribuables.
    La facilité déconcertante et l’optimisme avec lesquels Monsieur le ministre à répondu théoriquement à des questions brulantes, dangereuses et concrètes démontrent que la locomotive malgré ses pétaradâtes elle a encore beaucoup de chemin à faire mais sans garantie qu’elle puisse assurer la desserte des prochains arrêts ou arriver à bon port.

    Maysar
    5 août 2012 - 13 h 29 min

    Les Algériens ne connaissent
    Les Algériens ne connaissent ni Ben Boulaid ,ni Abbane ni El Haouès ,mais savant porter la barbe ,s’habiller en qamis ,voiler leurs femmes et leurs filles et suivre les Halaqat à la mosquée ! Ils vous parleront facilement d’El Queshq ,El kardaoui ,Ben laden et tant d’autres !
    Mais votre attitude de vièrge éffarouchée ne trompera personne!C’est votre politique depuis 1962 à nos jours qui a conduit à ce désastre !

    KELAM
    5 août 2012 - 7 h 18 min

    et oui un bilan sans bilan.
    et oui un bilan sans bilan.

    Anonyme
    5 août 2012 - 0 h 12 min

    LES mesures et
    LES mesures et recommandations faite par la mission d’observateurs européens ne seront pas mises en œuvre pour les prochaines municipales. ça résume toute la suffisance et l’arrogance de nos gouvernants qui ne tiennent pas a améliorer les choses dans tous les domaines .

    Anonyme
    4 août 2012 - 21 h 28 min

    Encore un article de
    Encore un article de complaisance , qui se résume aux déclarations d’un ministre ! on croirait lire El Moudjahid ! C’était compliqué de faire un travail de terrain ? interroger les citoyens , et analyser le fonctionnement des structures ? par exemple si Ben Boulaïd reste inconnu dans son propre pays , ne fallait-t-il pas analyser les programmes d’histoire scolaire ? l’absence de monuments explicatifs de nos combattants dans toutes nos villes ? la rareté des débats sur la guerre de libération ? le dénuement des bibliothèques ? SVP un journaliste doit faire de l’investigation et non radoter les déclarations de responsables !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.