Le représentant des réfugiés syriens à Alger déplore le refus de ses concitoyens de rejoindre les centres d’accueil

De la gravité et de la colère se dégagent des propos de Fahd El-Hamoui, représentant des réfugiés syriens au centre d'accueil de Sidi Fredj (Ouest d'Alger), lorsqu'il évoque l'attitude d'une partie de ces réfugiés refusant de rejoindre le centre et préférant plutôt quémander quelques dinars dans les rues de la capitale. Le camp d'été de l'entreprise de collecte et d'enlèvement des déchets domestiques de la wilaya d'Alger (NETCOM) de Sidi Fredj, mis à la disposition des réfugiés syriens qui ont fui leur pays, en proie à des violences depuis plusieurs mois, n'a accueilli jusque-là que 18 personnes. Le nombre de ressortissants syriens qui se sont réfugiés en Algérie est d'environ 12 000, répartis à travers les différentes wilayas du pays. Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait affirmé que les autorités algériennes avaient pris les dispositions nécessaires pour la prise en charge des ressortissants syriens, notamment à travers la mise à leur disposition de structures d'accueil. Le ministre de l'Intérieur avait relevé, cependant, que parmi les 12 000 ressortissants syriens qui se sont réfugiés en Algérie, quelque 420 refusaient de se rendre dans les établissements d'accueil qui leur sont réservés, préférant rester dans les espaces publics. Il avait précisé, à ce propos, qu'il ne serait plus permis à ces personnes de rester dans ces lieux publics. Dans certaines rues d'Alger, des femmes syriennes, accompagnées souvent de leurs enfants en bas âge, accostent les passants pour leur réclamer de l'argent, alors que toutes les commodités existent au camp de Sidi Fredj pour permettre aux familles syriennes de se reposer, se détendre et se restaurer à leur aise en ce mois sacré où la chaleur est suffocante. «Nous disposons de tout dans ce centre. Nous ne manquons de rien, à telle enseigne que nous ne nous sentons pas en pays étranger», a affirmé Fahd El-Hamoui. «Pour venir en Algérie, le voyage m'a coûté 300 000 DA», raconte-t-il, affirmant qu'il était patron d'un atelier de montage de tables pour téléviseurs à Damas. «Je connais bien Alger, dans la mesure où j'exportais mes produits en Algérie», a-t-il assuré. Ce Syrien, au regard serein et à l'allure calme, a fui son pays avec son épouse et ses 4 enfants, en espérant vivement un changement «imminent». Fahd El-Hamoui dit que sa femme et ses enfants se plaisent en Algérie, préférant même Sidi Fredj à Lattaquié (ville côtière en Syrie). Un particulier a mis à ma disposition un logement, mais ma femme et mes enfants préfèrent le «centre d'accueil», a-t-il assuré.
Une minorité a terni l'image des Syriens
A propos de ses compatriotes qui ont refusé de se rendre à Sidi Fredj, il a fustigé leur comportement «indigne», qui ternit l'image de tous les Syriens. «Je me suis rendu lundi au marché d'El-Djorf (Bab Ezzouar, à l'est d'Alger) où j'ai été apostrophé par une compatriote, qui m'a demandé de l'argent car elle me prenait pour un Algérien. Je l'ai invitée à rejoindre le centre de Sidi Fredj mais elle a carrément refusé. Je lui ai fait alors toute une scène devant tout le monde pour la mettre dans l'embarras et montrer aux Algériens qu'une minorité de Syriens a terni notre image par de tels agissements», a-t-il confié. Au centre de Sidi Fredj, des matelas, des draps, des serviettes et des savonnettes, notamment, sont disponibles pour assurer aux familles syriennes un minimum de confort.
Les familles syriennes peuvent préparer elles-mêmes leurs repas
Des denrées alimentaires leur sont également fournies pour qu'elles préparent elles-mêmes les repas de la soirée. «On a veillé à ce que tout soit parfait pour que les Syriens ne se sentent pas étrangers en Algérie. Tous les moyens ont été mis à leur disposition», a indiqué le directeur du centre d'accueil de Sidi Fredj, Hamid Ghouli, qui a souligné au passage la très bonne tenue des réfugiés syriens. «Nous avons établi, avec leur représentant, la liste de toutes les denrées dont les familles ont besoin pour qu'elles puissent préparer elles-même les plats, n'étant pas habituées à la cuisine algérienne», a précisé Ghouli. Dans un des chalets, des denrées alimentaires, dont de l'eau, des jus et du riz sont déposées pour être distribuées dès qu'une famille syrienne en fait la demande. Le centre de Sidi Fredj était plongé mardi dans un calme religieux, les réfugiés syriens dormaient encore après une longue veillée passée à palabrer notamment sur la situation dans leur pays. En soirée, après le f'tour, elles sont emmenées pour des promenades, histoire de changer un peu d'air et de sortir de la routine. «Nous leur proposons des promenades pour qu'ils connaissent un peu les lieux et leur permettre aussi de déstresser. Nous les conduisons également dans les mosquées pour ceux qui souhaitent accomplir la prière des tarawih», a-t-il ajouté. Selon Ghouli, d'autres personnes (une quarantaine), qui se sont pourtant déplacées jusqu'au centre d'accueil, l'ont quitté le lendemain sans donner d'explication.
R. N.
 

Comment (3)

    noor
    9 août 2012 - 14 h 13 min

    Il faut faire tres tres
    Il faut faire tres tres attention car je les connais ces syriens

    Anonyme
    8 août 2012 - 22 h 48 min

    IL Y A ANGUILLE SOUS
    IL Y A ANGUILLE SOUS ROUCHE..AVEC CES REFUGIERS SYRIENS,IL FAUT ETRE VIGILANT ET SOURTOUT NOS FRONTIERES AVEC LES MOROCCO,MALIENNE ,LYBIENN,ET TUNISINIENNE YA DANGER AVEC CES PAYS LA » PQGARCE QUE LES ISLAMO/ATLANTISTES..NE SONT PAS LOIN DERRIERE

    Ezzine
    8 août 2012 - 11 h 24 min

    Ne soyons pas naïfs au point
    Ne soyons pas naïfs au point de croire que tous ses « refugiés » ont fuit leur pays pour des raisons de sécurité. Cela ne pourrait-il pas faire partie d’un plan généralisé dans un but évident. L’Algérie, étant convoitée pour mille et une raison, compte aussi parmi les pays visés à l’instar de ce qui s’est passé en Lybie, Tunisie, Yémen, Egypte, et de ce qui se passe encore en Syrie ou ce qui s’est produit au Mali.
    Les ennemis potentiels de l’Algérie savent très bien que le commun des mortels, chez nous est devenu par la force des choses, vigilant en matière de terrorisme. Ils pensent par ce subterfuge humanitaire nous faire peut être piégé.
    Ces « printemps arabes » qui persistent avec leurs lots quotidiens de souffrances, se propagent comme une tâche d’huile.ces évènements exige de la raison d’Etat d’être inlassablement attentif, aussi préventif qu’intraitable à l’égard de n’importe quelle situation individuelle ou collective susceptible de générer un noyau supplémentaire de terrorisme.
    Le souci toujours bienfaisant américain d’un côté, et la manne charitable des pétrodollars saoudiens et Qatariens de l’autre, n’auraient-ils pas ensemble préparés un plan de « bien être du citoyen algérien » qui verra la stabilité et la sécurité de son pays remise en cause au nom des droits humains et de la démocratie. N’attendraient-ils pas le moment opportun pour le mettre en application.

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