Comment le Fonds monétaire international a piégé le Maroc

«Le Maroc doit faire face à des risques extérieurs liés aux incertitudes de la zone euro et aux augmentations possibles des cours du pétrole», met en garde le FMI qui vient de déloquer une ligne de crédit de plus de six milliards de dollars à ce pays. «Ce dispositif offrira au Maroc une assurance pour répondre aux besoins de financement immédiats au cas où ces risques se matérialiseraient, pour renforcer la confiance des investisseurs et pour faciliter l’accès aux marchés de capitaux privés internationaux», note le rapport du FMI qui n’a pas l’habitude d’user de paraphrases pour expliquer sa démarche machiavélique. La première et plus importante condition du Fonds monétaire international est clairement mise en exergue : «Faciliter l’accès aux marchés de capitaux privés internationaux.» Ce qui veut dire, en clair, que l’argent prêté au Maroc devra servir à renflouer les caisses des multinationales «autorisées» à faire main basse sur les ressources de ce pays. Mais le FMI n’aime pas le mot «conditions». Son rapport parle plutôt de trois «grands défis» à relever. Rabat devra, donc, veiller à la viabilité des finances publiques à moyen terme «grâce à une plus grande efficacité des dépenses publiques». Il faut comprendre, par là, que les autorités marocaines sont tenues d’assurer «une meilleure efficacité du système de subventions et de protection sociale» et «une augmentation des recettes en élargissant l'assiette fiscale, en améliorant les recouvrements, en rationalisant les dépenses fiscales et foncières, et en maintenant un climat propice à l’activité du secteur privé, notamment des petites et moyennes entreprises». Pour accorder le crédit au Maroc, le FMI exige de laisser sur le carreau les classes défavorisées en «assurant une meilleure efficacité de la protection sociale», c’est-à-dire en réduisant sensiblement les aides de l’Etat destinées aux pauvres. Comme il exige une augmentation des impôts, une mesure que l’institution que dirige la Française Christine Lagarde traduit par un euphémisme, pour faire passer la pilule sans trop de remous : «En rationalisant les dépenses fiscales.» Le FMI exige, par ailleurs, du Maroc qu’il s’engage dans des réformes économiques pour «améliorer la gouvernance économique», de la façon voulue par l’institution prêteuse. Il faudra, enfin, que le Maroc mobilise «des investissements conséquents dans les énergies renouvelables» et, donc, faire appel à l’expertise étrangère pour mettre en œuvre ce projet. En d’autres termes, les 6,2 milliards de dollars qui, en théorie, devraient servir à aider le Maroc à se libérer de sa dépendance multidimensionnelle, ne feront que maintenir le pays dans le piège de l’endettement duquel il ne se libérera pas de sitôt.
Sara L.

Comment (8)

    Karim
    21 août 2012 - 15 h 07 min

    Comment un pays peut-il
    Comment un pays peut-il s’endetter pour construire un TGV inutile de 4.5 milliards entièrement financé par la France, l’UE et les pays golfiens (sans même lancer un appel d’offres internationales comme l’exige le bon sens économique) puis ce ce même pays va quémander de l’aumône au FMI qui exige de lui de faire fi de sa population la plus démunie!!!

    je ne comprends pas comment fonctionne ce pays féodal!
    un proverbe de chez nous dit « ya li mouzawaq men el bara, wach halak men dakhel »!!

    fawziAnonyme
    21 août 2012 - 10 h 22 min

    le maroc est un pays
    le maroc est un pays hypotéqué depuis des siecles donc ça ne changera rien.les effets de la fermeture des frontieres avec l algérie se font sentir et surgissent à la surface ce que cachait le makhzen qui se targuait à dire que le maroc n est pas touché par la crise économique depuis son début et maintenant il reconnait enfin son mensange.le plus grave est que le maroc n a pas et n aura jamais les moyens de sortir de ce tourbillon de dettes du passé plus de 20 milliards en plus de cette dette qui l enfoncera encore plus.

    Magharibi
    20 août 2012 - 18 h 33 min

    Qu’importe ce que dit le FMI,
    Qu’importe ce que dit le FMI, l’important c’est ce que fait le FMI. Votre analyse et vos corrections ne changeront rien à la donne. Les premiers gagnants dans l’affaire, ce n’est pas l’écrasante majorité des marocains, mais une poignée de nantis proches du palais et bien sûr ceux qui feront des affaires avec eux. maintenant, si dans la forme, l’article comporte des fautes, cela n’est pas le fond du problème. En le lisant, on en comprend facilement le sens. Puisse Dieu nous éloigner de cette institution porte-malheur !

    Anonyme
    20 août 2012 - 14 h 36 min

    Je ne vois pas comment dans
    Je ne vois pas comment dans ce mic mac de phraséologie vient s’articuler une des plus importante fortune du monde en l’occurence le phosphate marocain? On fait souvent semblant d’oublier que c’est le deuxième expotateur mondial de phosphate Ou va cette Fortune??

    Anonyme
    20 août 2012 - 12 h 22 min

    Le journaliste n’a pas
    Le journaliste n’a pas compris ce que dit le FMI (pour qui je j’ai aucune sympathie) au Maroc (pour qui je n’ai pas de sympathie non plus).

    Accéder aux marchés de capitaux internationaux est différent d’ouvrir son marché aux firmes étrangères.

    Ce que dit le FMI c’est que grâce au prêt de six milliards consenti, le Maroc pourra à nouveau emprunter auprès des marchés de capitaux internationaux c’est-à-dire des banques internationales.
    Le prêt du FMI ouvre la voie à d’es lignes de crédit auprès de banques.

    D’ailleurs le montant du prêt est assorti à l’obligation d’avoir recours à des banques, c’est une sorte de garantie.

    De plus en général les prête du FMI sont débloqués par tranches, au fur et à mesure de la progression des réformes structurelles exigées, ce qui signifie le plus souvent une cure d’amincissement du budget de l’état.

    Plus généralement il serait utile que les journalistes s’adressent à des experts plutôt que de faire des interprétations erronées, qui induisent en erreur les lecteurs non initiés.

    imkah
    20 août 2012 - 12 h 00 min

    C’est pourquoi le FMI and Co
    C’est pourquoi le FMI and Co aident le makhzen dans sa quete d’ouverture des frontieres ,c’est afin que l’Algerie prend en assistance la frange des marocains laissés sur le carreau ,voilà le SUCRE des amis du makhzen ??!!

    Anonyme
    20 août 2012 - 12 h 00 min

    Sincèrement, les articles
    Sincèrement, les articles pareils me font rire. Le pays le plus piégé au monde reste le notre. Je suis toujours impressionnée de lire comment les services marocains réussissent à neutraliser leurs terrorsites avant qu’ils passent à l’act. Alors que chez nous on continue encore à compter nos mors par dizaines chaque année. On devrait leur demander des conseils en la matière.

    Anonyme
    20 août 2012 - 10 h 21 min

    Pourquoi ne pas avoir
    Pourquoi ne pas avoir réclamer un prêt à une banque africaine ou la banque islamique de développement ou mm un crédit à son voisin qui possède un surplus de liquidités…la bêtise quand tu nous tiens …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.