N’oublions pas le crime d’Etat du 17 octobre 1961

Ne touchez pas à nos manifestations, respectez l'engagement pour le droit de vote des immigrés et régularisez les sans-papiers !

Ne touchez pas à nos manifestations, respectez l'engagement pour le droit de vote des immigrés et régularisez les sans-papiers !
Le 17 octobre 1961, des milliers de travailleurs immigrés algériens manifestaient pacifiquement pour dire non à la guerre coloniale française en Algérie. L’Etat français avait décidé un couvre-feu interdisant toute manifestation contre cette guerre qui a causé 1 500 000 morts algériens et près de 60 000 morts français. Ils étaient des dizaines de milliers, hommes, femmes, enfants, en famille à marcher dans les rues de Paris sans se douter de la barbarie qui allaient s’abattre sur eux. La répression sauvage et macabre abattue par la préfecture dirigée par Papon, ce vichyste collabo des occupants nazis, montrait que l’origine, la couleur de la peau, le faciès, la religion, le statut «d’étranger» demeurent encore des critères à partir desquels sont discriminés les être humains en France. Ce pogrom raciste d’Etat reste une des tâches les plus sombres de l’histoire de France. «La Seine était rouge du sang» des manifestants algériens disent certains écrits, mais jusqu’ici l’Etat français refuse de dire exactement combien «d’immigré(e)s» ont été assassinés et de reconnaître ce crime d’Etat.
Si hier les travailleurs immigré(e)s étaient discriminés pour les intérêts coloniaux des patrons français, aujourd’hui, des jeunes meurent entre les mains de policiers, des cimetières musulmans sont profanés ; aujourd’hui, c’est la chasse à l’étranger travailleur sans papiers pour le maintenir dans les griffes de l’esclavage du travail clandestin organisé par les patrons fraudeurs du fisc ; aujourd’hui, c’est l’instrumentalisation électoraliste raciste du thème de l’immigration, des sans-papiers désignés comme bouc-émissaires de «l’insécurité, de la toxicomanie, de la délinquance» ; aujourd’hui, c’est la politique des quotas et chiffres d’expulsion, c’est l’origine, la culture africaine, asiatique et sud-américaine, la couleur de la peau, le faciès des immigrants qui sont identifiés comme des «menaces pour l’identité nationale française» ; aujourd’hui, le FN, banalisé par les imitations des Sarkozy/Besson/Hortefeux/Guéant, exploite et suscite à fond les provocations racistes islamophobes et la fabrication d’un «ennemi intérieur» musulman qui est désigné comme responsable de tous les maux de la société.
Toutes ces agressions, ces violences racistes, xénophobes montrent tout simplement que les soi-disant élites politiques, intellectuelles et médiatiques n’ont d’autres «solutions» à la crise, à la dette, aux déficits que de semer la haine au sein des populations faisant croire que le « bonheur viendra quand l’autre sera jeté dehors ou tué ». Telle serait la nouvelle œuvre civilisatrice de la croisade des civilisés ?! Refusons que l’on nous oppose les uns aux autres ! Religieux musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, païens, athées, nous sommes des travailleurs, nous sommes des humains qui avons le même sang qui coule dans nos veines, nous constituons la fraternité humaine qui imposera, à condition que nous soyons unis, le vivre ensemble dans l’égalité des droits et de dignité
Comité des sans-papiers, France
 

Commentaires

    IRIS SAMY
    22 octobre 2012 - 7 h 34 min

    LE JUGE et LES MINEURS ISOLES
    LE JUGE et LES MINEURS ISOLES ETRANGERS :
    MAJEURS par TEST, DEGAGEZ !
    Depuis le début de la semaine RESF a été alerté sur la situation de plusieurs jeunes mineurs isolés étrangers (MIE) qui ont subi un vieillissement prématuré à la suite de tests osseux, de pilosité et dentaires ordonnés par un juge des enfants de Lille, M Cuvillier.

    A la suite de ces tests effectués dans des cliniques privées de la métropole lilloise, ces jeunes MIE se sont vu attribuer un nouvel âge « d’au moins dix-neuf ans » , différent de celui de leur état-civil mentionné dans leur acte de naissance, sur leur passeport reconnu par leur ambassade etc…

    Pour le juge, ils ne sont donc plus des enfants, des mineurs mais des adultes majeurs. De ce fait, ils n’ont plus leur place dans les dispositifs de protection de l’enfance, dans les foyers, dans les hébergements de l’aide sociale à l’enfance et ils doivent quitter illico presto leur structure après la mainlevée du placement et ils se retrouvent à la rue, sans toit, sans ressources, sans accès aux dispositifs d’aide aux majeurs puisque leur état-civil les dit mineurs.

    D’après notre enquête, le prétexte du recours systématique aux tests (dont la valeur scientifique pour fixer l’âge est plus que discutable et discutée) est la fin de la garde à vue pour les étrangers. La police aux frontières ne disposant que de 4 heures pour vérifier l’identité, le placement provisoire est ordonné avant les tests. Sauf que les situations qui nous ont été signalées concernent des jeunes arrivés avant la suppression de la garde à vue… et déjà scolarisés après leur évaluation par différents partenaires.

    Depuis 2005, un protocole d’accueil des MIE a été signé entre le Préfet, le Conseil Général du Nord, le Tribunal de Grande instance de Lille et différentes associations. Le dispositif mis en place accueille environ 200 mineurs par an.

    Dans une interview du juge parue dans le magazine de l’Ordre des Avocats au barreau de Lille (Grand Lille Avocats, numéro 9 mai/juin 2012), on peut lire « Selon le juge des enfants, le système risque d’imploser du fait de son succès et il voudrait trouver des solutions à l’étouffement des lieux d’accueil… On ne sait plus où les mettre . Il faut arrêter de se moquer du monde….la moitié des récits sont des mensonges. Pourtant ce n’est pas évident de se mettre dans la peau d’un gamin de 16 ans quand on a 28 ans .
    Si l’expérience était à refaire, M Cuvillier, juge des enfants serait plus sévère à l’entrée dans le dispositif mais il est tenu par le protocole. »

    En octobre 2012, la digue du protocole serait-elle en train de craquer et le désengorgement se ferait-il par la négation de la minorité des enfants ? Faut-il faire le ménage pour faire de la place et des économies en chassant en quelques minutes un jeune qui se retrouve sans rien à la rue ? Comment pourra-t-il poursuivre sa scolarité et vivre avec nous ?

    Dès maintenant la communauté éducative scandalisée par cette approche de la situation des MIE essaie en urgence de trouver un point de chute pour ces jeunes en attendant leur réintégration dans les dispositifs d’accueil et de protection. RESF lance aussi un appel à tous ceux qui pourrait manifester leur solidarité en participant à cette urgence de l’hébergement (merci d’envoyer vos coordonnées et possibilités).
    Les établissements scolaires où nous avons eu connaissance de cas sont : lycée Colbert à Tourcoing, lycée Baggio à Lille, lycée Jean Monnet à Lille et un établissement scolaire sur Dunkerque (mais nous n’avons pas le nom).

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