Bouteflika pour une relation «forte et dynamique» avec la France

Dans un entretien accordé à l'agence de presse française AFP, le président Bouteflika a plaidé pour «une relation forte et dynamique avec la France». «L'Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays», a-t-il déclaré dans cette rare interview accordée à un média, reçue dimanche. Les deux pays veulent un «partenariat d'exception» et ses formes «importent peu finalement : c'est sa consistance qui est essentielle», a-t-il souligné en réponse à une question sur l'abandon d'un «traité d'amitié» sur lequel il s'était entendu en 2003 avec le président d'alors, Jacques Chirac. «Nous espérons que l'arrivée aux responsabilités de M. François Hollande va marquer une nouvelle étape dans nos relations bilatérales qui sont appelées à s'approfondir», a également déclaré le président Bouteflika. Les relations franco-algériennes, en dents de scie depuis 1962, ont connu des grincements sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui s'est achevée en mai dernier, bien que le volet économique n'aie jamais été absent de ces liens. La France est le premier fournisseur de l'Algérie et son quatrième client derrière l'Italie, les Etats-Unis et l'Espagne. Et les Français, avec 450 entreprises présentes dans ce pays, sont les premiers investisseurs hors hydrocarbures. En octobre, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré que les deux pays voulaient conclure un «partenariat stratégique», lors de la visite du président Hollande. «Nous voulons relever le défi de construire un partenariat qui résiste aux contingences et qui dépasse les seules relations commerciales où chacun réduit l'autre à un débouché», souligne M. Bouteflika, qui insiste sur «une intensification du dialogue à tous les niveaux» et un partenariat «gagnant-gagnant» avec «un accompagnement dans le processus de développement économique, social et humain». Le président algérien veut aussi «transcender beaucoup de pesanteurs» qu'il n'a pas définies, mais qui comprennent les 132 ans de colonisation française et la guerre ayant abouti à l'indépendance il y a 50 ans, cette année. Evoquant ce demi-siècle d'histoire, le chef d'Etat algérien a déclaré qu'il ne pouvait que «réaffirmer l'obligation pour l'Algérie et la France de travailler ensemble tant leurs interdépendances sont nombreuses. Nous avons une responsabilité devant nos peuples», a-t-il affirmé. Plus d'un demi-million d'Algériens vivent en France et des centaines de milliers d'autres ont la nationalité française. Sans évoquer la repentance de la France pourtant réclamée par certains Algériens, M. Bouteflika met l'accent, comme il l'a déjà fait ces derniers mois, sur l'avenir. «Nous devons tirer les enseignements de notre expérience passée pour corriger dans l'action la trajectoire d'une coopération et d'un partenariat toujours perfectible», a-t-il dit.
Face à la situation au Nord-Mali, occupé par des mouvements islamistes radicaux dont le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), M. Bouteflika a estimé «normal» que le Mali bénéficie d'un soutien international dans sa lutte anti-terroriste dans la mesure où il s'agit d'une menace mondiale. Le terrorisme dans le nord du Mali est «une menace globale qui n'a pas de nationalité, ni de région ou de religion d'appartenance», a indiqué le chef d'Etat algérien. «Il est normal que le Mali bénéficie de l'appui de la communauté internationale pour son éradication», a-t-il estimé. L'Algérie, elle, «continue d'œuvrer, dans la limite de ses moyens, à mobiliser les pays de la région et à fournir une aide appropriée pour lutter contre ce fléau». M. Bouteflika répondait à la question de savoir si l'Algérie, frontalière du Mali, accepterait que la France et les Etats-Unis apportent leur aide pour neutraliser les islamistes radicaux d'Aqmi et du Mujao qui occupent avec d'autres rebelles maliens le nord du pays depuis huit mois. L'Algérie, médiatrice au Mali, a toujours défendu le principe de non-ingérence, mais a néanmoins soutenu une résolution de l'ONU autorisant une éventuelle intervention d'une force africaine en cas d'échec du dialogue. Le chef d'Etat algérien a rappelé qu'il était favorable à «une solution politique négociée entre le gouvernement malien et les rebelles maliens qui se démarquent nettement des activités terroristes et criminelles». Ces rebelles maliens sont le groupe islamiste Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, indépendantistes) qui ont commencé à négocier avec Bamako. Il a aussi réaffirmé qu'Alger soutenait Bamako afin qu'il renforce «ses capacités propres avec l'objectif immédiat de l'aider à être l'acteur premier de son propre destin». Bamako et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont soumis à l'ONU des plans pour une force internationale de 3 300 hommes pour chasser les islamistes et demandent au Conseil d'autoriser son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d'une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël. Enfin, face au «Printemps arabe» qui a balayé nombre de dirigeants au pouvoir depuis des décennies, M. Bouteflika, élu en 1999 puis réélu à deux reprises, défend le droit de chaque nation à trouver sa voie et évoque son train de réformes politiques lancé en avril 2011. Parmi elles, l'agrément de nouveaux partis, la percée des femmes aux élections législatives de mai dernier et la prochaine révision de la Constitution. «Ce processus de réformes est irréversible car il fait la quasi-unanimité au sein de la classe politique et de la société civile», a-t-il affirmé.
R. N.
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Commentaires

    Babar
    11 décembre 2012 - 15 h 59 min

    Dis gage aux Val de
    Dis gage aux Val de Grace!…merssioux Mounssioux El-Baida, qu’il dit a Miossioux Haulonde (le sheiba, n’a plus les jambes pour courir embrasser la Elisabeth 2 d’Angleterre, a peine les porte ouverte (une honte, en tant qu’algerien)…il ne l’aurait meme pas fait pour sa mere, et l’Algerie devrait rever les yeux ouverts!!!

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