Le Qatar lance une OPA sur la France, gauche et médias inquiets

Les incertitudes qui pèsent sur l’évolution de la situation en Egypte, depuis l’éviction de Hosni Moubarak, aggravées par l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir, ont produit leurs premiers effets dans la sphère financière de ce pays avec l’annonce du départ de la banque française Société Générale qui s’est débarrassée de sa filiale égyptienne, en vendant la participation majoritaire de 77,17% qu’elle a dans National Société Générale Bank (NSGB) à la Qatar National Bank (QNB), pour 1,97 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros). Les spécialistes font remarquer que cette opération confirme les appétits de QNB sur les actifs que vendent les banques européennes. QNB aurait été intéressée également par l’achat de la filiale locale de BNP Paribas qui veut quitter l’Egypte. Le Qatar a de l'argent et montre une agressivité particulière pour l'Afrique du Nord. En Libye, QNB a racheté 49% de Bank of Commerce and Development et au Maroc elle a mis la main sur l'Union marocaine des banques. On sait maintenant que si les filiales algériennes des banques françaises (Société Générale et BNP Paribas, curieusement) voudraient un jour partir d’Algérie, QNB a les dents suffisamment longues pour mordre au morceau. Mais la situation en Algérie, attractive, et celle de l’Egypte, plutôt répulsive en ce moment, ne sont pas les mêmes. Dans le détail, concernant la transaction entre QNB et Société Générale, un communiqué de la banque française précise que le prix offert par QNB représente le double de la valeur comptable des fonds propres de NSGB au 30 septembre 2012. De plus, la banque qatarie et NSGB ont pris l'engagement d'acquérir auprès de Société Générale les quoteparts non encore détenues par NSGB dans certaines de ses filiales égyptiennes, ce qui portera la transaction totale à deux milliards de dollars (1,53 milliard d'euros). Selon un communiqué de la banque française, le rachat de la participation de Société Générale dans sa filiale égyptienne se fera à travers une offre publique d'achat que QNB lancera après l'obtention des accords réglementaires requis, dont celui de la Banque centrale d'Egypte. Les spécialistes relèvent que Société Générale a réalisé une bonne affaire, puisque la transaction, une fois les accords réglementaires requis, se solderait par une plus-value nette de 350 millions d’euros. En fait, une affaire qui ressemble à un cadeau de QNB à la France. Ce ne sera pas le dernier, le PSG, parrainé depuis février 2012 par QNB – soutien se traduisant par des publicités dans le Parc des Princes – va signer un autre contrat portant sur environ 100 millions d'euros par an sur quatre ans, avec QNB qui veut devenir, dès la saison prochaine, le sponsor maillot du club parisien. Face à cet appétit vorace des Qatariens et l'ouverture sans bords permise par la droite sous Sarkozy, des voix commencent à se faire entendre dans l'Hexagone qui mettent en garde contre un asservissement de cette «puissante économique mondiale», à terme, vis-à-vis de cette monarchie du Golfe à peine plus grande que la capitale française.
Lazhar Houari
  

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