Vers une nouvelle intervention de l’Otan en Libye ?

Scènes de guerre. Les milices islamistes rivales se battent dans le centre de Tripoli. Avant-hier, 50 civils ont été tués et près de 500 autres blessés, principalement par un tir massif de mitrailleuses antiaériennes lourdes et de grenades autopropulsées par fusée. Un crime massif de la puissante milice islamiste de Misrata, une véritable ville-État dans le non-Etat libyen. La milice de Misrata a été créée et armée en 2011 par les généraux français de l'Otan suivant les ordres de Sarkozy et les propositions de BHL, le lobbyiste sioniste. Misrata était «l’exemple d'une nouvelle Libye démocratique» (sic) selon BHL en 2011. La guerre des milices, «conditions pour une autre intervention de l'OTAN ?», se demande un analyste pour la télévision russe RT. «Actuellement, il n'y a personne en Libye qui puisse jouer un rôle central militaire», a expliqué le consultant à la défense Moeen Raoof dans une interview hier avec RT. «Comme pour l'Irak (la «débaasification», ndlr), ils ont dissous l'armée et la fonction publique, il n'y a donc aucun rôle militaire central qui puisse être assuré par quelqu’un. Il est libre pour toutes les milices. Il n'y a pas de sécurité en tant que telle. C'est l’Irak 2.0», a déclaré Raoof. «Il y a toutes sortes de milices qui viennent et essayent de prendre le contrôle de Tripoli, ce qui conduit évidemment à des affrontements et le meurtre de civils.» Ceci sans parler de la présence des mercenaires occidentaux de l'Otan et aussi des gangs criminels… Raoof décrit les milices comme n'ayant pas d’autre but que de gagner le pouvoir. «Elles essaient de prendre le contrôle de Tripoli parce qu'elle est la capitale. Mais aucune d'entre elles ne semble réussir, ce qui fixe les conditions d’une autre intervention de l'Otan, comme pour l'Irak et l'Afghanistan», a-t-il dit. «Les Etats occidentaux ont vu venir cela et ils savaient que ce serait le chaos dans le pays», ce qui mettrait en place des conditions idéales pour une intervention de l'Otan. Encore et encore, l'insurrection djihadiste et sa séquelle, la soi-disant «guerre contre le terrorisme», donnent le prétexte pour une intervention des USA et de l'Otan. Il faut noter au sujet d’une intervention de l’Otan en Libye deux choses : le gouvernement fantoche de Tripoli, constitué des anciens dirigeants libyens naturalisés américains des réseaux anti-Kadhafi de la CIA dans les années 1980-2011, ce qui en dit long sur leur autonomie réelle, évoque ouvertement cette intervention depuis plusieurs semaines. Et alors qu’ils devraient préserver leur crédibilité en minimisant le tableau du chaos libyen, au contraire, ils en donnent une version apocalyptique permanente. L’Otan est déjà présente en Libye. Contractuels (mercenaires) des pays de l’Otan, officiers, forces spéciales, services secrets, cadres de la mini-nouvelle armée-croupion libyenne du général Hafter (lui aussi ex de la CIA)… Des navires de la VIe Flotte US croisent au large de la Libye, avec Navy Seals et hélicoptères d’assaut. Les commandos qui ont enlevé un ex-cadre libyen d’Al-Qaïda en plein Tripoli il y a peu venaient de ces navires. A suivre donc …
Luc Michel
 

Commentaires

    Abou Stroff
    18 novembre 2013 - 12 h 55 min

    l’objectif des puissances
    l’objectif des puissances impérialistes ne se réalisant pas rapidement, il est fort probable que l’intervention de l’Otan soit programmée à brève échéance. en effet, le dépeçage de la libye est l’un des objectifs principaux du renversement du régime de gueddafi et de la liquidation de ce dernier (l’exemple de l’irak est édifiant, à ce sujet), le dépeçage de la libye étant couplé à l’objectif du contrôle total de ses réserves d’hydrocarbures par les multinationales, vecteur de pénétration du capital mondial au sein des économies pourvoyeuses d’hydrocarbures. la libye étant vouée à n’être qu’un champ d’hydrocarbures peuplés de tribus indigènes et contrôlée par les puissances impérialistes, il s’agit, pour nous, les algériens d’éviter de subir le sort de la libye, de l’irak, du soudan, etc.. (et bientôt de la syrie?). moralité de l’histoire: la marabunta qui nous gouverne dont le parrain actuel est notre bienaimé fakhamatouhou national et dont le consigliere est son frangin chéri, a t elle les capacités intellectuelles de saisir les enjeux du moment, de mettre en place une tactique idoine basée sur une stratégie où les court, moyen et long termes sont clairement anticipés? de la réponse à cette question essentielle découle la préservation de l’algérie en tant qu’Etat et Nation ou son explosion suivie d’un chaos certain.

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