Que fait Amar Saïdani en France depuis quinze jours ?

Après avoir fait les choux gras de la presse nationale, Amar Saïdani disparaît, subitement, des écrans radar. Le très médiatique nouveau secrétaire général du FLN, plus que jamais contesté par sa base militante, continue par son absence de la scène politique à faire parler de lui. Les rumeurs enflent et vont dans tous les sens. Pourquoi ne s’exprime-t-il plus depuis quelques jours, lui qui parlait à tout va depuis son intronisation à la tête de l’ex-parti unique, lors d’une session controversée du comité central tenue fin août dernier ? Selon une source interne au FLN, Amar Saïdani se trouve en France depuis 13 jours. Ce voyage n’était pas prévu et n’a rien d’officiel. Notre source parle d’une «escapade» pour éviter de subir le courroux des nouveaux membres du bureau politique auquel il a affecté des tâches sans les consulter. Ils auraient très mal pris la chose. Après la réunion du comité central, boycottée par une partie de ses membres, Amar Saïdani a réuni les tout nouveaux membres du BP pour la répartition des tâches. «Au bout d’une heure de discussions, aucun accord n’a été trouvé et les membres étaient en désaccord avec Saïdani sur la vision des choses et sur les tâches qu’il voulait attribuer à chacun d’eux», affirme notre source. Pour éviter des chamailleries, Saïdani a levé la séance et reporté cette opération en s’engageant à approfondir les discussions avec chacun des membres du BP. «Une fois au bureau, ajoute notre source, Saïdani a signé des décisions d’affectation de missions pour chacun de ces membres qu’il a remis à son chef de cabinet. Le lendemain matin, il prend l’avion pour un voyage privé.» Sa «fuite» momentanée ne semble cependant pas régler les choses. D’après notre source, les membres du BP «sont très en colère» et attendent son retour pour le lui signifier. Autre action de Saïdani qui a suscité l’ire de certains cadres qui pourtant le soutiennent : la nomination d’une dizaine de conseillers qui, d’après notre source, n’ont ni le niveau ni la culture du parti. Parmi les noms les plus illustres, celui de Yahia Hassani, riche entrepreneur de Boussaâda, que Saïdani a nommé comme «conseiller spécial aux relations internationales». D’après notre source, «cet entrepreneur ne connaît de politique que son côté matériel et festif», et sa nomination à ce poste serait motivée par son aisance financière qui lui permettrait d’honorer les dépenses les plus folles du SG du FLN lors de ses tournées à l’étranger. Il faut dire qu’Amar Saïdani a le mérite de n’avoir jamais caché sa grande proximité avec les milieux affairistes. Ce qui explique sa grande amitié avec, entre autres, le milliardaire de Annaba et également député, Bahaeddine Tliba, et l’homme d’affaires Mohamed Djemaï, vice-président de l’APN. Le choix n’est pas fortuit, puisque Amar Saïdani fait appel à ces personnes pour qu’elles couvrent ses dépenses et celles du parti. Ce que les redresseurs, à leur tête Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Ababa, dénoncent vivement. Pour eux, Amar Saïdani fait pire que ce qui a été fait sous l’ère de Belkhadem en mettant le FLN sous l’emprise de l’argent. Les redresseurs œuvrent pour que cette situation soit à leur avantage. Parmi les signes encourageants, la mobilisation de la base militante. Une mobilisation qui se traduit par des actions telles que le retrait de confiance au mouhafedh de Blida, Mohamed Yesaâd Mohamed, par les membres de cette instance de wilaya. La fracture au sein du vieux parti ne cesse de s’élargir.
Sonia B.
 

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