Baromètre inquiétant

Par Kamel Moulfi – Les indications données par le baromètre de novembre du Forum des chefs d’entreprises (FCE) sont inquiétantes. Les patrons algériens ont fini par perdre confiance dans le climat des affaires de leur propre pays. Le FCE fait état d’un marasme qui dure depuis quelques mois ; après avoir commencé par toucher le secteur des services, il s’est étendu au BTPH et aux industries manufacturières pour atteindre maintenant les industries agroalimentaires. Les perspectives qui s’annoncent pour les mois qui viennent ne sont pas meilleures, prévient le FCE. Pourtant, si l’on se base sur un autre rapport, celui de la Cour des comptes, qui a révélé le manque à gagner du recouvrement des impôts, la pression qu’exerce le système fiscal sur les patrons serait plutôt faible. Quand on regarde les informations données par les banques sur le montant des crédits alloués à l’économie et en bonne partie destinés au patronat, il y a de quoi s’interroger sur la morosité qui frappe le monde de l’entreprise privée. Où sont les raisons de la perte de confiance des patrons ? Sans doute dans le paysage politique baigné par une masse d’incertitudes aggravées par les rumeurs qui ne sont pas faites pour améliorer la visibilité dont ont besoin les patrons contraints de subir les événements au jour le jour. Le discours officiel sur la démarche économique se fait rare. Le contexte pré-électoral, avec une campagne déjà lancée sans dire son nom, donne plus de place aux manœuvres politiciennes qu’aux programmes économiques propices aux débats clarificateurs. Le résultat en est qu’à moins de cinq mois de l’échéance présidentielle, le flou domine en toute chose. Fait curieux et qui n’est certainement pas sans signification : la disposition, toute nouvelle, introduite dans la loi de finances 2014, pour réguler, en fait réduire, les importations de véhicules semble déjà inutile. Les achats de véhicules à l’étranger n’ont pas attendu son entrée en vigueur pour amorcer une chute qui a tout l’air d’être durable. Faut-il en rajouter avec le cafouillage qui caractérise le lancement de la 3G ?
K. M.
 

Comment (2)

    Safiya
    12 décembre 2013 - 15 h 01 min

    I; « Les indications données
    I; « Les indications données par le baromètre de novembre du Forum des chefs d’entreprises (FCE) sont inquiétantes. Les patrons algériens ont fini par perdre confiance dans le climat des affaires de leurs propres pays (…). »

    II. « (…) sur un autre rapport, celui de la Cour des comptes, qui a révélé le manque à gagner du recouvrement des impôts, la pression qu’exerce le système fiscal sur les patrons serait plutôt faible (…) »

    Les fracassantes « révélations » me laissent, perso, quelque peu perplexe, je présume que la situation rapportée ne date pas d’aujourd’hui. Je ne peux qu’émettre des question :

    Pourquoi la Cour des comptes ne révèlent ces « détournements » –il faut appeler les choses par leur nom– qu’en ces moments précis ?

    Pourquoi justifie-t-elle le rapt d’une somme aussi faramineuse par le fait que l’administration fiscale ne dispose pas de moyens appropriés avec seulement deux agents affectés ?

    Comment un secteur aussi névralgique peut à ce point manquer de moyens de gestion et deressource humaine ?

    Pourquoi et presque simultanément, le FCE émet ces indications et sa perte de confiance en le climat des affaires ?

    Y-a-il rupture dans le « consensus » qui prévalait depuis les années 2000 ,

    Peut-être demain apportera d’autres éléments qui puissent permettre une meilleure lecture de ce qui se joue….

    00213
    12 décembre 2013 - 13 h 11 min

    Une illisibilité économique
    Une illisibilité économique accompagnée d’une girouette politique ne peuvent que tuée le peu de confiance qu’il nous resté envers nos institutions.
    L’exemple marquant le plus récent, c’est que pendant plusieurs années on vous demandez des valises de documents pour postuler dans la fonction publique.
    Et hop ! D’un seul coup ils nous demandent quasiment plus rien jusqu’à même annuler les tests d’entrée, ce qui risque inéluctablement d’ amplifier le niveau d’incompétence dans la fonction publique.

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