Les commerçants de Ghardaïa appelés à suspendre leur grève

L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) cherche à apaiser la situation dans la vallée du M’zab. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, l’UGCAA lance un appel aux commerçants de la ville de Ghardaïa pour qu’ils mettent fin à leur grève qui a repris depuis près d’une semaine. L’UGCAA condamne par la même occasion la reprise des violences dans cette wilaya. «Nous condamnons toute forme de violence, d'anarchie et d'agression criminelle contre les citoyens et les biens», est-il écrit dans ce communiqué par lequel l’UGCAA exprime son soutien aux commerçants de la vallée du M’zab qui font l’objet d’actes de vandalisme et de pillage. Cette organisation syndicale justifie son appel à la reprise des activités quotidiennes par la nécessité de ramener rapidement le calme dans cette partie du pays, qui connaît de graves violences ces dernières semaines. L’UGCCA estime que «mettre fin à la grève n’est pas loin de régler la crise». Elle exhorte également les parties en conflit «à la raison et à être à l'écoute des appels à la sagesse et au dialogue pour venir à bout de la crise fomentée». Pour cette entité syndicale, «les publics et les responsables sécuritaires doivent traiter ce conflit conformément à la loi, en associant société civile et notables de la région et veiller à l'application de la loi». Aussi demande-t-elle à son bureau local d’ouvrir le dialogue avec toutes les parties, de contribuer sur le terrain à l'élimination de la crise, de manifester sa solidarité avec les victimes et de prendre en charge les préoccupations des commerçants et des opérateurs économiques. Les commerçants de Ghardaïa ont repris la grève dimanche dernier en raison de la reprise des violences qui se sont élargies vers des quartiers jusque-là épargnés par ces affrontements meurtriers. Ils réclament, avant toute reprise de leurs activités, le retour de la sécurité dans la ville. Il faut souligner que depuis le début de ce conflit intercommunautaire, des dizaines de commerces ont été saccagés et pillés. Quadrillée par un impressionnant dispositif de sécurité, la ville de Ghardaïa peine à retrouver son calme. Des escarmouches ont également éclaté dans certains quartiers dans la nuit d’hier, n'augurant rien de bon pour l’avenir.
Sonia B.
 

Commentaires

    Brahim Haddou
    22 janvier 2014 - 17 h 56 min

    Les « mains » non étrangères de
    Les « mains » non étrangères de Ghardaïa
    Lorsque le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, déclare «qu’il n’existe aucune preuve tangible pouvant confirmer l’implication de mains étrangères» dans les troubles que vivent les citoyens de Ghardaïa, il ne dément aucunement cette implication. Il porte la voix officielle qui se doit d’être précise en ne se prononçant que sur des faits dûment établis. Or, et chacun le sait, il est pratiquement impossible d’obtenir des preuves d’une implication étrangère dans les affaires intérieures d’un pays. D’ailleurs, lorsqu’on parle de «mains», c’est prendre le problème à l’envers. Sachant que la «main» exécute ce que la «tête» planifie. Dans le cas présent, c’est de «la tête étrangère» qu’il s’agit. Surtout que le ministre a ajouté «qu’il y a des mains non étrangères à l’intérieur du pays qui, peut-être, cherchent à pousser vers le pourrissement de la situation». Il est clair que les casseurs sont identifiés par les services de sécurité. La «main» est plus identifiable que la «tête» qui n’est jamais sur le théâtre des opérations. Ceci pour dire que les propos de Belaïz sur les auteurs des troubles qui secouent Ghardaïa ne confirment ni n’infirment l’existence d’une partie étrangère. Pour peu que l’on sorte des exigences du discours officiel, il y a plus de chance de voir plus clair. Dans le Sud et avant Ghardaïa, il y eut des troubles à Laghouat puis à Ouargla. Comme il y en a eu un peu partout dans tout le pays. Le bilan de la gendarmerie a fait récemment état d’un millier de mouvements de contestations à travers le pays durant l’année écoulée. On observe que partout ces mouvements exprimaient des revendications sociales sauf à Ghardaïa où aucune revendication n’a été clairement émise par les fauteurs de troubles. Ce qui a conduit tout le monde à la facilité de les attribuer à des considérations ethnico-religieuses. Même en raisonnant a minima, il est impossible d’éviter cette question: pourquoi maintenant alors que la ville de Ghardaïa vit avec la même composante humaine depuis des siècles sans aucun problème? En cherchant bien, des pistes apparaissent. C’est une ville du Sud. Dans cette même et vaste région qui a vécu l’attaque terroriste de Tiguentourine. Dans cette même et vaste région où nos frontières avec les pays du Sahel s’étendent sur des milliers de kilomètres. Un Sahel qui a failli devenir le sanctuaire des terroristes, mais qui reste, malgré leur déroute, une zone géographique instable. Surtout que le Mali n’a pas encore aplani tous les problèmes de ses citoyens et particulièrement de ceux du Nord de son territoire. On peut remonter encore plus loin et jusqu’aux accords d’Evian pour rappeler les vaines tentatives françaises d’amputer notre pays de toute sa partie Sud. Si l’on ajoute à cela les problèmes sociaux qui sont réels cela donne de multiples «niches» qui forment le terreau idéal à tous ceux qui veulent créer la fitna et replonger une nouvelle fois les Algériens dans les années 1990. Il est impossible que les Algériens puissent être devenus masochistes et vouloir revivre une autre décennie rouge de sang et noire de ténèbres. Il est clair que les commanditaires sont toujours à l’abri du feu. Il est bon de rappeler que c’est de l’étranger que nous avons reçu plus d’une fois la promesse de nous replonger dans le désordre. D’être revisités par le «printemps arabe». Il n’y a plus de naïfs, chez nous, pour croire que les pays arabes touchés par ce «printemps» l’ont été par l’éveil de conscience collectif et spontané de leurs peuples. Résultat des courses, il ne reste plus que les traîtres, comme il en existe dans tous les pays, pour prêter «main» forte à une partie étrangère qui veut détruire le pays. Notre histoire, jonchée de martyrs, témoigne que nous les avons déjà combattus. A l’évidence pas assez!
    http://www.lexpressiondz.com/edito/188369-les-mains-non-etrangeres-de-ghardaia.html

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