Le directeur de cabinet du président de la République sur Berbère TV : «Bouteflika va parler !»

Poursuivant son tour de «casting politique» qu’il a entamé depuis sa réintégration à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia a été l’invité de la chaîne Berbère TV, ce jeudi soir. Parlant exclusivement en kabyle, le directeur de cabinet de Bouteflika n’a pas trouvé de difficulté à traduire tout l’argumentaire qu’il avait déjà exposé dans sa première interview à Ennahar TV, mais il a eu tout le mal du monde à convaincre sur la question du quatrième mandat. Pour lui, le président Bouteflika est candidat à sa propre succession «non pas par soif de pouvoir, mais par esprit de sacrifice pour l’Algérie». Un autre facteur est venu, selon lui, conforter cette option : un besoin pressant de rassemblement face à la dislocation inquiétante de la classe politique. Ahmed Ouyahia va même jusqu’à nier l’existence d’un clan présidentiel. «Le clan du président, ironise-t-il, c’est 15 000 élus et des centaines de milliers de citoyens qui ont signé le formulaire de candidature pour Bouteflika.» A la question inévitable : «Bouteflika a-t-il toutes ses capacités pour diriger le pays ?», une seule réponse, répétée tel un leitmotiv par tous les membres du staff présidentiel : «S’il n’avait pas la lucidité, la vision et la capacité d’analyse, il n’aurait pas accepté de recevoir des envoyés spéciaux étrangers dans son bureau.» Pourquoi le Président ne parle-t-il pas alors ? Réponse : «Un jour, il parlera !» Plus offensif, Ahmed Ouyahia s’en prend aux partisans d’une période de transition qui, pour lui, «ne ferait que faire régresser le pays». Interrogé sur le rôle de l’armée, Ouyahia nie toute implication de cette institution dans la gestion des affaires politiques du pays : «L’armée, résume-il, a son mot à dire, mais ne dicte pas sa conduite au président de la République.» Au sujet des événements de Ghardaïa, l’ex-chef de gouvernement, pour la première fois, n’écarte pas l’hypothèse d’«un complot qui se tramerait contre l’Algérie», mais sans en dire davantage. Il se contente d’expliquer que «nous ne devons pas donner l’occasion à ceux qui cherchent à faire montrer une minorité martyrisée», refusant de prendre partie dans ce conflit entre les deux communautés.
R. Mahmoudi

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