L’Algérie représentée par Bensalah reléguée au second plan au Sommet arabe qui se tient au Koweït

Pour la première fois de son histoire, l’Algérie se voit reléguée au second, voire au troisième plan au Sommet des chefs d’Etat arabes. Même si ce n’est pas la première fois qu’elle est représentée par le numéro deux de l’Etat, à savoir le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, depuis que le Président n’assiste plus à aucune réunion publique et ne se déplace nulle part ailleurs qu’en France pour des séances de contrôle médical. Non seulement Bensalah n’a pas réussi au Koweït, où s’ouvre aujourd’hui mardi le 25e Sommet arabe, à faire entendre la voix de l’Algérie pour peser dans les grandes décisions qui seront prises, notamment sur le dossier syrien, mais sa présence s’est réduite à une activité strictement protocolaire qui n’honore pas l’Algérie. Le rang auquel le représentant de l’Algérie a été placé pour la photo de famille qui a été prise à l’ouverture des travaux est suffisamment illustratif de la place que l’on veut donner à l’Algérie, un pays partout reconnu comme une puissance régionale et pays pivot du Maghreb et de l’Afrique. Cette posture humiliante ne reflète pas les efforts déployés à la réunion des ministres des Affaires étrangères il y a deux jours par Ramtane Lamamra pour faire face au diktat des pays du Golfe sur un certain nombre de questions, et s’opposer, avec les représentants de cinq autres pays, à la volonté des Saoudiens, nouveaux maîtres de la Ligue arabe, d’offrir le siège qu’occupait la Syrie dans la Ligue à une coalition d’opposition, en violation de la Charte qui régit l’action arabe commune. Peu à peu, l’effacement de l’Algérie sur la scène internationale a fini par déteindre sur le rôle de sa diplomatie qui ne cesse de s’effilocher d’année en année. Les carences sont plus visibles dans la région du Sahel, immédiatement exploitée par le roi du Maroc qui a, en quelques mois, sillonné tous ces pays et tente d’y avoir pied en intensifiant ses contacts avec les différents protagonistes. Le seul volontarisme ou compétence d’un ministre ne saurait combler une absence qui risque de perdurer si le président-candidat est reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans. Ce sera un coup fatal pour notre diplomatie.
R. Mahmoudi
 

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