Evasion à la prison centrale de Bamako au moment de la tenue des pourparlers intermaliens à Alger

Y a-t-il des Algériens parmi les prisonniers qui se sont évadés de la prison principale de Bamako, au Mali ? Rien ne permet de l’exclure en l’absence, pour le moment, d’informations précises sur les prisonniers fuyards, sur leur nombre et leurs nationalités. Selon des sources maliennes qui rapportent le fait, il pourrait y avoir, parmi les évadés, des djihadistes qui se trouvaient incarcérés dans cette prison et on parle aussi de quelques dizaines de prisonniers qui auraient réussi à prendre la fuite. Il y aurait eu, semble-t-il, une mutinerie puisque des coups de feu dans l’enceinte de la prison ont été entendus par les habitants du quartier de Bamako, Coura, qui abrite l'établissement pénitentiaire. D’après les mêmes témoignages, des prisonniers ont réussi à s'enfuir tandis que d'autres étaient rattrapés par les surveillants et les gardes. Une source citant un diplomate et une autre, au sein des services de sécurité, ont minimisé le nombre de prisonniers en fuite, tous les autres fuyards ayant été arrêtés. Certes, dans l’absolu, une évasion de prisonniers n’est pas un fait rare, y compris quand il s’agit de terroristes ou autres criminels dangereux. De tels événements se passent partout dans le monde. Mais dans le contexte actuel du Mali, une telle évasion ne peut être banalisée et considérée comme un fait divers. Elle traduit encore une fois le climat d’insécurité qui caractérise non seulement les régions du nord du Mali, mais aussi d’autres villes et y compris la capitale, soumise à la menace du terrorisme et également du banditisme. S’il se confirme qu’il s’agit d’une évasion massive contre laquelle les forces de sécurité maliennes n’ont rien pu faire, cela va accroître le sentiment d’insécurité dans la population et le premier réflexe pour chacun sera de s’armer pour être en mesure de se protéger et de défendre sa famille et ses biens. Le pire évidemment serait que les prisonniers soient effectivement des djihadistes qui auraient bénéficié de complicités sur place. Dans ce cas, le pire est à craindre à Bamako, mais aussi au Nord-Mali, au plus près des frontières algériennes. Ce scénario irait à contre-courant de la tendance donnée par les résultats positifs des négociations menées à Alger, sous les auspices de l’Algérie, entre les mouvements armés qui occupent le nord du Mali. Il est, d’ailleurs, difficile de ne pas y voir une relation, tant cette évasion organisée semble avoir été programmée à cette date précise pour discréditer le processus de paix conduit par Alger.
Kamel M.

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