Rumeurs sur la présence de soldats algériens à Versailles en prévision du défilé du 14 Juillet

Une rumeur persistante circule en France sur la présence depuis plusieurs jours, dans les environs de Versailles, au sud-ouest de Paris, de soldats algériens qui s’entraîneraient aux côtés de militaires d’autres pays en prévision du défilé du 14 Juillet. Si aucune information officielle ne confirme la présence de soldats de l’ANP sur le sol français, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé, non sans fierté, que l’Algérie allait effectivement prendre part à la cérémonie officielle du 14 Juillet, emboîtant le pas à son homologue français, Laurent Fabius, qui fut le premier à annoncer la participation, pour la première fois depuis l’indépendance du pays, de l’Armée nationale populaire aux festivités officielles françaises les plus prestigieuses. Son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait, lui, précisé que la participation algérienne se limiterait à la présence symbolique de trois hauts gradés de l’armée algérienne, sans plus de détails. Il pourrait s’agir du secrétaire général de ministère de la Défense nationale, du directeur des relations extérieures et de la coopération (DREC) et du directeur de la communication, de l’information et de l’orientation (DCIO). Mais ni l’Algérie ni la France n’ont évoqué la possibilité que des soldats de l’ANP battent le pavé sur les Champs Elysées, en même temps que les tabors marocains et les tirailleurs sénégalais. Une telle éventualité est tout simplement inconcevable, car agir de la sorte reviendrait à renier la guerre de Libération nationale, à reconnaître de fait le colonialisme français comme un «acte de civilisation», à absoudre la France coloniale de ses crimes contre l’humanité commis en Algérie et ailleurs, et à faire de l’Algérie un protectorat français au même titre que le Maroc et le Sénégal. Hormis les partis dont le rôle est de servir de relais politique et médiatique aux décisions prises unanimement par le pouvoir en place – fussent-elles contestables –, la majorité des citoyens et des organisations et associations se disent, sinon indignées, du moins abasourdies par ce choix aussi paradoxal que messéant. Néanmoins, cet «acte» du président Bouteflika était prévisible, depuis son long séjour médical à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce et son passage en force du 17 avril dernier. Abdelaziz Bouteflika avait besoin du soutien de Paris pour s’assurer un quatrième mandat, au moment même où les capitales occidentales concourraient au renversement des dirigeants d’autres pays arabes. Une attitude contradictoire qui sous-tendait une espèce d'entente ; un gentleman agreement qui devait à la fois maintenir le président sortant en poste et permettre à la France de reprendre son statut de partenaire privilégié de son ancienne colonie. C’est ainsi que Laurent Fabius sera le premier à annoncer la décision de l’Algérie d’exploiter le gaz de schiste et de participer aux festivités du 14 Juillet, prenant de court les dirigeants algériens, confinés à un rôle de confirmateurs de propos tenus outre-mer et qui, pourtant, concernent le peuple algérien. Les soldats algériens défileront-ils en France alors qu'ils ne défilent plus à l'occasion de la Fête de l'indépendance de l'Algérie depuis 1987 ?
M. Aït Amara

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