Ghardaïa : les mises en garde du Conseil des sages d’Ath Melichet

Les acteurs de la société civile mozabite dénoncent des «manœuvres malsaines» qui visent à amener les «sages» à avaliser le plan de sortie de crise du gouvernement sans le consentement et la consultation de la population et de ses véritables représentants. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le Conseil des sages d’Ath Melichet se démarque de tout accord qui serait conclu entre les représentants du gouvernement et d’autres parties non représentatives de la population. Ce Conseil dénonce vivement «les tentatives et les pressions exercées sur les comités des sages pour accepter des plans que veulent imposer certaines parties du pouvoir qui cherchent une issue à ce véritable “dilemme” après avoir eu une gestion catastrophique des événements qui ont secoué la vallée du M’zab». Il considère que ces «manœuvres» visent à perturber les bonnes initiatives pour le règlement définitif de la crise et assurent, quelque part, l’impunité des criminels qui font écouler le sang d’innocents dans la vallée du M’zab. Ce Conseil précise qu’il n’y a eu aucun accord conclu entre les véritables représentants et les autorités. Il dément ainsi l’information selon laquelle les différentes parties concernées par le conflit auraient signé un accord pour faire revenir la paix et la sécurité dans la région. Le Conseil d’Ath Melichet rejette, dans ce sillage, l’existence d’un conflit confessionnel, insistant sur le fait que la crise que traverse Ghardaïa est d’ordre sécuritaire. Il appelle ainsi avec insistance les pouvoirs publics à appliquer les lois de la République contre les auteurs des crimes et des destructions des biens et des personnes. Il exprime par là même son attachement à la plate-forme de revendications remise le 6 juillet courant au wali de Ghardaïa. Le Conseil des sages reste convaincu que le règlement de la crise passe impérativement par la fin de l’impunité accordée aux criminels et l’application stricte et rigoureuse des textes de loi relatifs à la sécurité et à la protection des personnes. Il demande ainsi à toutes les institutions de l’Etat de prendre leur responsabilité dans ce conflit afin d’aboutir à un traitement efficace et durable du problème. Pour ce Conseil, la crise ne peut trouver une issue favorable que si le pouvoir accepte de dialoguer et de travailler avec les véritables représentants de la population. Ainsi, une semaine après le début de la mise en application du nouveau plan du gouvernement, rien ne semble avoir changé dans la vallée du M’zab. Si les violences se sont estompées, la population souffre toujours de l’insécurité et du climat jugé «intenable» qui règne dans la ville.
Rafik M.

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