Epson annule une conférence de presse suite à l’exécution de Gourdel

Les responsables de la filiale française de l'entreprise japonaise d'électronique Epson viennent d’annoncer l’annulation d’une conférence de presse prévue ce lundi à Alger. Dans un communiqué adressé à la presse aujourd’hui samedi, la chargée de communication d’Epson Algérie évoque des «raisons de sécurité imposées» par «les derniers événements survenus en Algérie» pour justifier un «report» à une date ultérieure. La rencontre programmée pour demain prévoit plusieurs interventions de responsables et de consultants d’Epson France et d’Epson Algérie et une présentation de la dernière solution technologique de vidéo-projection destinée au secteur de l’éducation en Algérie. C’est la première fois qu’une entreprise ou filiale française annule ainsi ses activités depuis l’annonce de l’assassinat du ressortissant français, Hervé Gourdel, par un groupe terroriste en Algérie. Le communiqué ne dit pas si ce projet de vidéo-projection destiné aux écoles algériennes, et par là à ses autres activités, était toujours en vigueur. Cela dit, cette annonce du groupe Epson est venue contredire les assurances émises par l’ambassadeur français à Alger qui, dans un message adressé à ses compatriotes (voir article par ailleurs), exhortait les Français résidant ou en voyage en Algérie de garder leur sérénité : «Chacun, dit-il, doit continuer, avec calme et sérénité, à rester au quotidien très vigilant et à respecter strictement toutes les consignes de sécurité qui s’imposent, notamment à l’égard des zones considérées comme sensibles.» Il leur demande de ne pas céder au chantage des assassins «dont l’objectif est de semer l’effroi et d’attiser les peurs», ajoutant : «Il nous appartient de poursuivre nos efforts afin de resserrer dans tous les domaines les liens entre la France et l’Algérie et de relever ensemble les défis communs auxquels nous sommes confrontés.» Face au volontarisme de leur diplomatie, les Français préfèrent obéir à leur instinct de survie et organiser eux-mêmes leur propre séjour en Algérie. L’ambassade de France avait étendu la liste des zones «à risque» à une quarantaine de pays, depuis l’assassinat d’Hervé Gourdel en Algérie. Pour les observateurs, ces alertes sont susceptibles de réduire considérablement les déplacements des citoyens français et, par là aussi, l’activité des entreprises françaises dans ces pays. Ils craignent que cet antécédent fasse tache d’huile dans les milieux d’affaires français et provoque une débandade. Ils s’interrogent notamment sur le sort des 80 entreprises françaises pour la plupart des PME, qui étaient récemment engagées dans des partenariats en Algérie. Les prochains jours nous le diront.
R. Mahmoudi

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