Réda Hamiani cède sa place à Ali Haddad : le président du FCE a-t-il été forcé à démissionner ?

Après avoir mêlé le Forum des chefs d’entreprises (FCE) à la politique, son président a finalement cédé sa place au désormais très influent homme d’affaires Ali Haddad. L’annonce de la candidature de ce dernier à la présidence de l’organisation patronale dévoile quelque part les raisons qui ont poussé Réda Hamiani à jeter l’éponge. Les premières lectures qui avaient été faites au lendemain de la décision de celui qui a applaudi le quatrième mandat de Bouteflika de démissionner de son poste de président du FCE avaient lié cette démission au malaise qu’il avait créé au sein du FCE suite à son amarrage au clan présidentiel. Mais il s’avère que le départ de Réda Hamiani n’est qu’une étape parmi d’autres dans un plan élaboré de longue date qui consistait à faire suivre son soutien à Abdelaziz Bouteflika par sa démission et son remplacement par un Ali Haddad qui aura joué un rôle de premier plan dans le financement de la campagne du candidat à sa propre succession. Réda Hamiani a-t-il cédé à quelque pression ou s’est-il porté volontaire pour céder son poste à Ali Haddad ? Dans les deux cas, le président sortant du FCE ne semble pas avoir mis en avant l’intérêt de l’organisation qu’il a dirigée pendant de longues années. Sa compromission avec le pouvoir politique – laquelle compromission lui a valu la démission de plusieurs membres qui ont dénoncé une situation de fait accompli – n’allait logiquement pas s’arrêter au lendemain de la réélection du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Mais, six mois après la présidentielle du 17 avril, on ne connaît toujours pas les raisons qui ont forcé Réda Hamiani à soutenir le quatrième mandat ni, d’ailleurs, celles qui l’ont obligé à remettre les clés de son organisation à Ali Haddad qui, dans la pure logique du système, sera «élu» à l’écrasante majorité à la tête du Forum des chefs d’entreprises dans sa nouvelle formule aux forts relents politiques. Ce qu’il se passe au sein de cette organisation patronale est la traduction sur le terrain de l’instrumentalisation malsaine des hommes d’affaires par le pouvoir en place. Une instrumentalisation dont l’objectif premier est d’asseoir un nouvel ordre politique national fondé sur un mariage de raison entre l’argent et la politique.
M. Aït Amara

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