Le juge français Marc Trévidic attendu ce dimanche à Alger

Le juge français Marc Trévidic est attendu aujourd’hui dimanche à Alger. Le magistrat devra procéder à l’exhumation des corps des sept moines trappistes assassinés par le GIA en 1996, mais dont des cercles parisiens ont cherché par tous les moyens à en imputer la mort à l’armée algérienne. Depuis la mort tragique des sept religieux, qui avaient refusé de quitter leur couvent de Tibhirine, malgré les mises en garde des autorités algériennes, une campagne acharnée a été menée par divers canaux pour dédouaner les terroristes du GIA dirigés alors par le sanguinaire Djamel Zitouni. Une campagne qui avait été encouragée par l’isolement de l’Algérie à l’époque, contrainte de faire face à l'hydre terroriste seule, sans l’appui des pays occidentaux, effrayés par l’idée de voir le terrorisme se propager jusqu’en Occident. Dix-huit ans plus tard, la justice française, qui s’est trop engagée dans ce dossier aux contours politiques, se retrouve dans une situation paradoxale. En effet, au moment où Paris et les autres capitales occidentales concentrent leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme et plus particulièrement le nouveau mouvement dénommé l’Etat Islamique, un juge français continue de chercher les assassins de ses sept compatriotes, bien que les assassins soient connus et identifiés. La venue du juge Marc Trévidic paraît comme une simple formalité procédurale, qui entre dans le cadre d’une enquête enclenchée avant l’irruption terroriste au Nord-Mali, en Irak et en Syrie. Ne pouvant pas faire machine arrière, l’enquête devant suivre son cours, Marc Trévidic a atterri en Algérie avec, sans doute, la conviction que ce qu’il va découvrir à Tibhirine confirmera l’exécution des sept moines trappistes de la même manière que l’a été son autre compatriote Hervé Gourdel en Kabylie. Le déplacement du juge Marc Trévidic permettra, en tout cas, d’enterrer définitivement la thèse du «qui tue qui» qui a tellement nui à la réputation de l’armée algérienne et conforté les terroristes et les islamistes radicaux généreusement pris en charge dans certains pays européens d’où ils mènent leurs actions de désinformation.
Karim Bouali

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