Tayeb Louh : l’assassin d’Hervé Gourdel «pas encore identifié»

Après la révélation par un quotidien algérien de l'identité de l'exécuteur d'Hervé Gourdel, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, émet des réserves, affirmant que l'identification est «toujours en cours». L'identification de l'exécuteur de l'otage français décapité Hervé Gourdel est «toujours en cours», a affirmé Tayeb Louh, refusant de confirmer qu'il s'agissait de Bachir Kherza, comme cela a été rapporté par la presse. Interrogé par l'agence française AFP sur cette information révélée par un quotidien algérien, il a répondu que l'identification des assassins présumés de l'otage, dont l'auteur de l'égorgement, «est toujours en cours». Selon le ministre, les autorités étaient aussi en train de procéder, grâce à des analyses d’ADN, à l'identification des huit terroristes tués dans une opération de l'armée lancée en Kabylie (est d'Alger) après l'enlèvement du guide de haute montagne niçois de 55 ans. La presse avait repris des informations selon lesquelles Bachir Kherza, présenté comme le «mufti» du groupe Jund Al-Khilafa avait été identifié comme l'exécuteur d'Hervé Gourdel. Selon ces sources, Bachir Kherza a, à son actif, de nombreux assassinats et attentats terroristes. Selon cet expert de la lutte antiterroriste, Bachir Kherza est âgé de 36 ans. Surnommé Abou Abdallah Otmane Al Assimi, il est né à la Casbah, la vieille ville d'Alger. Sa famille a ensuite déménagé à Bab Ezzouar (banlieue est) d'où il a rejoint Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) en 2006. Pour cet expert, Bachir Kherza est apparu le visage découvert, fin septembre, dans une vidéo où il renouvelait l'allégeance de Jund Al-Khilafa à la nébuleuse de l'Etat islamique en Iark et au Levant (EIIL). Dans la vidéo mettant en scène l'exécution d'Hervé Gourdel, l'égorgeur apparaissait masqué.
«Trevidic va travailler sous l'autorité d'un juge algérien»
Par ailleurs, le ministre de la Justice a affirmé que le juge antiterroriste français Marc Trévidic, en mission depuis hier à Alger pour faire la lumière sur l’assassinat des moines de Tibehirine en 1996, «va travailler sous l'autorité d'un juge algérien». Refusant de fournir des précisions sur les déplacements du juge français, Tayeb Louh a insisté sur le fait que «l'exécution de la procédure rogatoire et l'application des procédures seront effectuées par le juge algérien en charge de l'affaire». Le ministre de la Justice a indiqué que l’Algérie n’a absolument rien à cacher dans cette affaire. «Nous n’avons rien à cacher, le juge Trévidic est à Alger. Mais vous comprendrez, je ne peux avancer quoi que ce soit sur son déplacement au monastère de Tibhirine ni la date de la fin de sa mission», a-t-il indiqué. Tayeb Louh a également assuré que les autopsies des têtes des sept moines décapités seront pratiquées par la partie algérienne, en présence des juges français. Il s'agit, selon lui, de «souveraineté nationale». Toute l’opération est menée, d’après lui, conformément aux «usages internationaux». M. Louh a rappelé que la même affaire était «aussi instruite en Algérie par le pôle pénal d'Alger spécialisé dans les affaires de terrorisme et de criminalité ». Le juge en charge du dossier «se déplacera à son tour en France durant la dernière semaine» d'octobre. Marc Trévidic et sa collègue Nathalie Poux, du pôle antiterroriste du parquet de Paris, sont en effet arrivés hier à Alger pour participer à une expertise des têtes des religieux français, enterrées dans les jardins de leur ancien monastère isolé de Tibhirine, près de Médéa (80 km au sud d'Alger). Ils devraient se rendre mardi sur les lieux, selon une source proche du dossier. Les deux magistrats n'ont fait aucune déclaration à la presse depuis leur arrivée en Algérie où ils devraient séjourner environ une semaine.
R. Mahmoudi et S. B.

 

   

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