Fabius : «L’enquête sur l’assassinat des moines de Tibehirine doit respecter le droit algérien»

En visite demain en Algérie avec son collègue de l’Economie, Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, encourage les efforts de médiation entrepris par l’Algérie pour régler la crise libyenne. Se félicitant de la «bonne coopération sécuritaire et judiciaire entre les deux pays, Laurent Fabius veut dynamiser la relation économique entre la France et l’Algérie. «D'une façon générale, les relations entre la France et l'Algérie sont à leur meilleur niveau et le potentiel devant nous est considérable. Je m'en réjouis», a-t-il déclaré dans un entretien à l'Agence France Presse. Le ministre français des Affaires étrangères, qui doit rencontrer lundi le président Abdelaziz Bouteflika et inaugurer avec les autorités algériennes et son collègue de l'Economie, Emmanuel Macron, une usine Renault près d'Oran, qualifie de «bonne» la coordination entre les deux pays, à tous points de vue, au Sahel. Pour la Libye, l'Algérie mène un travail de facilitation utile afin de compléter la médiation des Nations unies, a-t-il souligné. Laurent Fabius se montre encore plus enthousiaste dans ses déclarations quant au dialogue intermalien parrainé par l’Algérie. «La démarche des Algériens est précieuse. Nous souhaitons que les choses progressent d'une façon décisive au mois de novembre», a-t-il déclaré, rappelant que l’Algérie a réussi par le passé à parvenir à des accords en 1992 et 2001, mais ils avaient ensuite été remis en cause. Laurent Fabius a également loué la coopération judiciaire entre les deux pays, notamment sur l'enquête menée sur l'assassinat des moines français de Tibehirine en 1996. Le ministre des Affaires étrangères a totalement rejeté l'idée qu'Alger bloquerait la recherche de preuves par les juges français. «Ce qui m'est indiqué, c'est que les institutions judiciaires françaises sont satisfaites de la coopération (avec la justice algérienne). Le juge Marc Trévidic a pu se rendre à deux reprises en Algérie et nous comptons sur les autorités pour que la coopération se poursuive de façon satisfaisante», a-t-il souligné. M. Fabius relève le fait que «la procédure doit respecter le droit algérien comme le droit français», insistant sur le fait que «la façon dont les choses se sont déroulées sur place a été jugée satisfaisante par nos autorités judiciaires. Ce qui compte, c'est qu'on puisse établir la vérité». S’agissant de l’économie, Laurent Fabius a considéré que le développement des relations commerciales bilatérales ne faisait pas d'ombre à la coopération franco-marocaine. «Nous sommes partenaires et amis des Algériens, de même nous travaillons avec les Marocains, il n'y a pas de contradiction», a fait valoir le ministre des Affaires étrangères. «En matière économique, nous souhaitons que notre partenariat se développe dans de nombreux secteurs. Nous savons que des concurrents existent bien sûr, notamment les Chinois», a-t-il précisé. «Outre l’usine de Renault qui sera inaugurée demain, il existe d'autres projets importants que nous examinons. Je serai accompagné notamment du P-DG d'Airbus Hélicoptères. Nous allons voir si une coopération peut être envisagée dans ce domaine. Je le souhaite», a dit le ministre.
Rafik Meddour
 

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