La Chine surclasse les Etats-Unis et devient la première puissance économique mondiale

Les Etats-Unis ne sont plus la première puissance économique du monde et c’est la Chine qui a pris le dessus grâce à son PIB, «exprimé en parité de pouvoir d'achat», qui devrait dépasser cette année celui des Etats-Unis. L’information qui pourrait paraître invraisemblable pour certains est pourtant prise très au sérieux puisque la source de cette évaluation n’est autre que le Fonds monétaire international (FMI). Et c’est le site américain d’information financière MarketWatch qui a mis le nez dans les dernières données du Fonds monétaire international et qui donne le détail de ce renversement de situation. D’après le nouveau tableau de l’économie mondiale, le produit intérieur brut (PIB) chinois exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA) devrait être de 17 632 milliards de dollars en 2014, tandis que celui des Etats-Unis ne serait «que» de 17 416 milliards. L’année précédente (2013), les chiffres étaient légèrement en faveur des Etats-Unis. La Chine a donc continué sur sa lancée alors que l’économie américaine a commencé à battre de l’aile, ce qui laisse le champ libre devant l’Empire du milieu. Selon MarketWatch, ce nouveau classement reflète aussi bien une tendance de long terme − le développement industriel de la Chine − qu’une récente modification du calcul du PIB chinois par l’institut statistique national. En effet, à en croire les projections du FMI, c’est parti pour durer. D’après les explications données par le FMI, la réforme appliquée par Pékin (modification du calcul du PIB chinois) a conduit à intégrer davantage d’activités dans la richesse nationale et ainsi à gonfler un peu plus celle-ci – un effet qu’a aussi expérimenté la France cette année. Et si l’on se réfère à ce nouveau mode de calcul, l’Empire du milieu serait déjà sur le podium mondial depuis 2011. MarketWatch considère cependant qu’il est plus sûr d’exprimer le PIB en parité de pouvoir d’achat. Et il y a de bonnes raisons de penser cela. En effet, comment trouver un référentiel commun pour exprimer la richesse de pays qui diffèrent, non seulement par leurs monnaies mais aussi par leur niveau de vie ? Une solution est de tout convertir en une même devise, par exemple le dollar. Mais les résultats sont alors à la merci d’une modification des taux de change. Qui plus est, un dollar n’a pas forcément la même valeur d’usage selon le pays − concrètement, il permet d’acheter beaucoup plus de choses en Chine qu’aux Etats-Unis. Le calcul en PPA est une réponse à ce problème. Il consiste à ne pas utiliser les taux de change officiels pour convertir les monnaies entre elles mais à mesurer leur pouvoir d’achat par rapport à un «panier» de produits. En pratique, les «paniers» retenus par les institutions internationales comprennent plus de 3 000 biens et services. Et c’est ce nouveau mode de calcul qui a propulsé la Chine à la première place des économies mondiales.
Amine Sadek