Le Coran falsifié sur des applications mobiles d’iPhone et Samsung : erreur ou acte prémédité ?

De graves altérations ont été constatées dans le texte coranique téléchargé sur des applications mobiles gratuites, notamment sur les iPhone et les appareils Samsung, et des alertes ont été tout de suite lancées à travers les réseaux sociaux pour sensibiliser les utilisateurs, suivies d’une vaste campagne de dénonciation. Ainsi, des modifications parfois substantielles ont été relevées dans plusieurs sourates. A l’exemple de la sourate Al-Imran, où, dans le verset 6, une petite phrase : bi-al-haqqi, qu’on peut traduire par : assimilable à la vérité, a été grossièrement incrustée trois fois de suite. Avec ce rajout, c’est bien évidemment tout le sens du verset qui change et, plus grave, c’est toute l’authenticité du texte sacré qui s’en trouve ainsi diminuée et bafouée. Voici la version «revue» du verset en question : «C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l’égarement mettent l’accent sur les versets assimilables à la vérité, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! Mais seuls les doués d’intelligence s’en rappellent». A la première lecture de cette version remaniée, on ne remarque aucune anomalie syntaxique, hormis cette répétition abusive et insensée. Le plus curieux est que la partie altérée du verset parle justement des «gens» qui cherchent à exploiter certains versets coraniques «à équivoque», à l’effet de semer la discorde. Peut-être aussi que les auteurs de ce rajout ont la prétention de réécrire le Coran en le rendant ainsi plus explicite. Une technique déjà essayée sur les hadiths jugés équivoques, et dénoncée en son temps par les grands exégètes de l’islam, d’où l’apparition de nouvelles authentifications certifiées par Boukhari et Muslim notamment. Cela prouve au moins que cette manipulation n’est pas l’œuvre de simples amateurs ou une simple erreur technique. Les utilisateurs des applications mobiles ont signalé d’autres anomalies – parfois difficiles à déceler – dans ces versions électroniques du texte sacré. Au-delà des desseins idéologiques visés par ces falsifications, se pose le problème du respect des normes éthiques par les promoteurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication, où les dérives et les distorsions se multiplient. En l’absence de mécanismes de contrôle efficients pour parer aux risques d’atteinte à l’intégrité morale des personnes, tous les excès sont autorisés : de la banalisation de la haine raciale et confessionnelle à la divulgation de la vie privée, à la pédophilie… Il n’y a qu’à voir, par exemple, le nombre de plaintes adressées aux deux principaux sites de diffusion sur la Toile, YouTube et Dailymotion, contre la mise en ligne de vidéos choquantes, et à des encyclopédies en ligne comme Wikipédia, pour des biographies jugées diffamatoires ou idéologiquement orientées, pour s’en apercevoir. Malheureusement, les dérapages n’ont jamais cessé, malgré tous les dispositifs de filtration et de censure mis en place pour endiguer ce fléau planétaire.
R. Mahmoudi
 

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