Benflis applaudit l’éveil de la citoyenneté dans les régions du Sud

Réuni lundi à Alger, les dirigeants des partis membres du pôle des Forces du changement expriment leur «inquiétude» quant à l’exacerbation de la crise dans le sud du pays, qui vit depuis trois semaines au rythme de manifestations anti-gaz de schiste. Tout en se solidarisant avec l’ensemble des habitants d’In Salah «en ces circonstances particulièrement pénibles pour la Nation», ce pôle de l’opposition se félicite de cet «éveil de la citoyenneté» de ces populations et de leur «demande de respect des droits qui leur sont intrinsèques». Défendant ainsi la légitimité de leurs revendications et surtout de leurs appréhensions sur le gaz de schiste, ce pôle, coordonné par l’ancien candidat à la présidentielle du 17 avril 2014, Ali Benflis, dénonce les propos attentatoires à la sincérité de l’engagement de ces manifestants. «Nous exprimons notre totale réprobation des propos mettant en doute la sincérité de l’engagement patriotique de nos concitoyens dans le sud du pays, jetant le discrédit sur leurs revendications les plus légitimes et attribuant de manière irresponsable la dégradation de la situation dans ces régions à des facteurs étrangers», soutient cette entité politique dans un communiqué transmis à notre rédaction. Cela tout en mettant en garde les autorités politiques en place contre «toute tentation d’un traitement sécuritaire des revendications et demandes légitimes qui sont, en vérité, essentiellement d’ordre politique, économique et social». Le pôle des Forces du changement réclame la vérité sur non seulement le gaz de schiste mais aussi sur l’état précis des réserves pétrolières et gazières du pays. Il relève dans le même contexte «la persistance du gouvernement à se dispenser de son devoir de vérité envers le peuple algérien s’agissant de la gravité exceptionnelle de cette crise et de l’ampleur de ses répercussions sur l’économie du pays. Pour ce regroupement politique, le refus du gouvernement de dire la vérité relève de son incapacité, son impuissance et son désarroi dans lesquels il se trouve face à la complexité de cette crise devant laquelle il s’est révélé imprévoyant et dans la gestion de laquelle il se révèle, aujourd’hui, démuni d’une stratégie de riposte adaptée et à la mesure des défis multiples qu’elle impose au pays ». Toujours très critique envers l’action gouvernementale qui cumule les ratés et les échecs, le pôle des Forces du changement considère que toute la gestion gouvernementale de cette crise «apparaît plus réduite à l’improvisation, à la fuite en avant, aux incohérences et aux contradictions, que porteuse d’une vision et d’une démarche rigoureuses et audacieuses que commande sa gravité». Cette entité politique qui a boycotté les consultations sur la révision de la Constitution et qui œuvre pour des élections présidentielles anticipées, décrit «un régime politique dépourvu de légitimité et de confiance, qui n’est ni en capacité de produire les politiques courageuses que cette situation exige ni en position de proposer une stratégie de riposte rassembleuse et susceptible d’emporter l’adhésion populaire la plus large qui est la condition incontournable de son effectivité et de son succès». Il appelle à la mobilisation citoyenne pour provoquer pacifiquement le changement politique souhaité.
Rafik Meddour

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