Goudjil : «Nous refusons un congrès qui va entériner la mainmise d’un groupe de personnes sur le FLN»

Le sénateur du tiers présidentiel Salah Goudjil monte à nouveau au créneau pour dénoncer la volonté de l’actuelle direction du FLN de consacrer sa mainmise sur le parti, en enfreignant la réglementation et en piétinant les statuts. «Nous refusons de cautionner un congrès sur mesure qui va entériner la main mise d’un groupe de personnes sur le FLN», a affirmé Salah Goudjil pour lequel la dérive du parti risque de le conduire vers sa disparition. Cet ancien redresseur en chef qui reprend du service suite aux derniers développements estime que les opposants à l’organisation de ce congrès cherchent à sauver le FLN d’une cassure définitive. «Le parti du FLN s’enlise dans la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis des mois. Ses militants, ses cadres et ses sympathisants en souffrent et même l’opinion publique s’y intéresse et s’en inquiète», a-t-il relevé dans une déclaration rendue publique aujourd’hui. Pour Salah Goudjil, il est insupportable de voir que ceux qui dirigent actuellement le FLN, «après l’avoir squatté d’une manière flagrante en dépit d’un arrêt du Conseil d’Etat, ont l’air de ne pas s’en inquiéter et pratiquent la politique de la fuite en avant au point qu’ils ont décidé, contre toute attente, de tenir en quelques jours, au lieu de six à douze mois en temps normal, un congrès sur mesure qui rassemblerait plus de 5 000 personnes venant de différents horizons et ce, dans le but de faire main basse sur le parti». Le sénateur du tiers présidentiel, qui multiplie depuis quelques jours les contacts pour trouver une issue à ce qu’il qualifie de crise profonde, considère que la tenue du 10e congrès à la fin du mois et dans les conditions actuelles précipitera la cassure de l’ex-parti unique d’une manière définitive. Il estime que «le FLN se trouve à la croisée des chemins : ou bien il est redressé rapidement pour revenir à ses véritables militants et à sa mission originelle au service du pays en contribuant à son développement, ou bien il disparaît dans le fracas avec toutes les conséquences qui en découleraient». Mais, assure-t-il, personne ne pourra contrôler à lui seul le parti. Il affirme que, devant cette situation exceptionnelle, un nombre important des membres du comité central (l’instance dirigeante du parti entre deux congrès ), conscients de leur responsabilité historique, ont profité d’une rencontre à Alger pour débattre, à son initiative, de la gravité de la situation et s’entendre sur la manière d’éviter l’implosion du parti. Une implosion qui ne manquera pas d’avoir de graves incidences sur le fonctionnement des institutions de l’Etat, notamment au sein du Parlement et dans les assemblées populaires où le FLN détient la majorité des sièges, prévient-il. Pour lui, il y va de l’avenir du FLN.
Rafik Meddour
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.