Un mouvement de redressement divise la LADDH

La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) est touchée, à son tour, par un mouvement de redressement initié par un de ses dirigeants, Bencheikh El Hocine Dhia Eddin, qui appelle les cadres et militants à agir pour sauver leur organisation. Dans un appel à l'opinion publique nationale et internationale, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, il annonce «la création dans les semaines à venir d’une commission nationale neutre pour préparer la quatrième conférence» de la LADDH. Il en attend qu’elle concilie les parties en conflit. L’initiateur de cette action fait savoir que la LADDH est sans président et, de ce fait, a perdu toute crédibilité. Il cite trois exemples, pas très récents, des comportements qu’il qualifie d’infractions au sein de la LADDH. D’abord, le professeur Saleh Boudebouz qui a pris part, le 10 juin 2014, à la réunion de la Coordination des libertés et la transition démocratique intitulée «La conférence de Mazafran» «sans avoir l'autorisation de la base». Ensuite, le cas, un mois après, de Hocine Zehouane qui a rencontré Ahmed Ouyahia, au siège de la présidence de la République, le 7 juillet 2014, dans le cadre des discussions concernant la révision de la Constitution, «sans avoir l'autorisation de la tutelle». Enfin, le professeur Benissad Nordine a pris l'initiative de rencontrer le FFS à de multiples occasions dans le cadre du projet de ce parti sur le consensus national, là également, «sans l'autorisation de la tutelle». Le signataire de l’appel estime que «la Ligue de défense des droits de l'Homme a été utilisée pour le règlement d'intérêts personnels à l'intérieur d'organisations professionnelles». Il en donne pour preuve l'Union nationale des organisations des avocats algériens. Fait-il allusion à la grève de la faim des avocats du barreau d’Oran qui sont soutenus par la LADDH qui, dit-on, compte saisir les organisations internationales sur leurs revendications ? Pour Bencheikh El Hocine Dhia Eddin, «cette utilisation de la Ligue des droits de l'Homme a eu des conséquences néfastes sur sa crédibilité». Il révèle avoir consulté Houari Kaddour, le secrétaire général chargé des dossiers spécialisés, pour engager une démarche en vue de concilier «les trois parties en conflit». Selon lui, d'anciens présidents de la Ligue tels que Ali Yahia Abdenour et le professeur Bouchachi Mustapha seraient favorables à une telle démarche pour sauver la réputation de la LADDH. Il rappelle que lors d'une réunion extraordinaire des juristes militants des différentes wilayas du pays qui a eu lieu à Khenchela pour étudier cette période critique par laquelle passe la Ligue, une série de recommandations ont été faites pour ne pas impliquer la LADDH dans les mouvements des partis politiques, qu’il s’agisse de la «Coordination de la transition démocratique», ou du projet de consensus du FFS ou bien même sur l'orientation du pouvoir. La LADDH est apolitique et n’a aucune appartenance partisane, affirme le signataire de l’appel. Il déclare que celui qui utilise la LADDH pour des intérêts personnels ne représente que lui. Le rôle du juriste est de «défendre les citoyens loin des calculs des partis politiques corrompus», poursuit-il. Il lance un véritable appel au secours au «professeur Bouchachi Mustapha, l'ex-président de la Ligue, et Houari Kaddour, secrétaire général chargé des dossiers spécialisés, de prendre les devants et de faire sortir la LADDH de cette crise» qui dure depuis 2012.
Houari Achouri
 

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