Le DRS c’est l’ANP

M. Aït Amara – Trop de bruit autour d’une prétendue – ou réelle, qu’importe ! – décision de rattacher le Groupe d’intervention spécial (GIS) du DRS à l’état-major de l’armée. On suppute, on interprète, on analyse, mais on ne prend pas le recul nécessaire pour considérer l’importance primordiale des institutions dont il est question dans ces lectures vidées de toute subtilité et de tout discernement. Comme si le DRS et l’ANP étaient deux propriétés privées des deux hauts gradés de l’armée qui les dirigent ou que ces deux institutions, poste avancé dans la sauvegarde de la République et de l'unité nationale, tiraient la couverture chacune vers elle. Croire que des inimitiés ou des divergences – réelles ou supposées là aussi, qu’importe ! – entre le patron des services des renseignements et le chef d’état-major pourraient ressembler à une chamaillerie autour d’une belote, serait réduire le DRS et l’ANP à un petit jeu de hasard et leurs chefs respectifs à des folâtres. A supposer que le GIS ait changé de casquette et qu’il soit effectivement passé sous la coupe de l’état-major de l’ANP, pourquoi considérer qu’un tel changement serait un affaiblissement du DRS et un coup en dessous de la ceinture porté à son premier responsable ? Pourquoi, au contraire, une telle décision ne signifierait-elle pas que le DRS apporte sa grande expérience à l’ANP en lui fournissant des hommes d’élite parmi ses meilleurs éléments ? Combien d’hommes compte le GIS, ce groupe formé pour mener des actions choc et qui a joué un rôle prépondérant dans la lutte antiterroriste ? Combien d’hommes seront encore formés à l’avenir pour le renforcer et lui permettre de poursuivre avec la redoutable efficacité qui est la sienne – on l’a vu à Tiguentourine –, la guerre contre les hordes extrémistes qui cherchent vainement à trouver la faille pour faire de l’Algérie une seconde Libye ? La grande expérience du GIS, dont les hommes qui le composent reçoivent un entraînement extrêmement rude, a servi à la police et à la gendarmerie qui ont créé leurs propres corps d’élite d’égal niveau. Pourquoi s’opiniâtrer à chercher midi à quatorze heures alors que les véritables enjeux se situent à l’autre extrémité du spectre de la gestion de la lutte antiterroriste qui doit être adaptée à l’«externalisation» de cette nouvelle violence internationalisée dont les instigateurs à l’étranger s’appuient sur des sous-traitants chez nous ? Le terrorisme d’aujourd’hui n’est pas celui qui a frappé l’Algérie de plein fouet dans les années 1990. Le terrorisme d’aujourd’hui a un «Etat» dit «islamique», des puits de pétrole, des terminaux pour le commercialiser, des clients qui le leur achètent et une armée de conseillers occidentaux en techniques de communication. Face à ce nouveau puissant ennemi, de quelque direction que dépendra le GIS, sa mission sera la même : défendre l’Algérie.
M. A.-A.

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