Honorons nos martyrs par la révolution continue

Par Antisioniste – Si c'est pour reproduire des Al-Mawdoudi, des Al-Banna, des Qotb pour chaque génération, alors, oui, nous sommes sur la bonne voie avec le système hérité des écuries «benbouzidiennes» ! Ne changeons rien ! Si c'est pour reproduire des Blavatsky, des Crowley, et des Kinsley pour chaque génération aussi, alors oui, nous sommes aussi sur la bonne voie, persévérons ! Par contre, si on veut produire des Fatma N'Soumer, des Avicenne, des Einstein, des Marie Curie, et des Steve Jobs, il nous faut arrêter de croasser comme des corbeaux, et bêler comme des moutons en nous attelant au travail sérieux et productif telles des fourmis, pas la marabunta. Avant, et pour cela, il nous faut un temps de discussion, j’entends par là le fait de dialoguer, d'échanger des idées ou des visions, et non pas de polémiquer, ou encore de jacasser en perdant le peu de temps qui nous reste dans des pseudo-luttes pour des pseudo-causes à la Hamadache, Mhenni, Fekhar et Saïdani. Nous sommes des Algériennes et des Algériens, nous n'avons pas besoin de discuter de cette évidence, sauf si on a des doutes ou des feuilles de route qu'on est obligés de suivre scrupuleusement. Personne n'a pu et ne pourra nous faire douter de nos origines amazighes ainsi que de notre appartenance choisie librement à cette grande et magnifique religion qui est l'islam. N'en déplaise aux aigris et ignares qui n'ont pour seul pseudo-argument aussi lassant que périmé (malgré les liftings) pour s'attaquer vainement à l'islam que de citer et énumérer les tares des tarés assimilés à cette noble religion qui restera toujours au travers de leur gorge, plus haut que les étoiles dans les cieux. Et ce, malgré leurs incessants braiments qui sont plus instinctifs ou pavloviens que le fruit d'une réflexion humaine. Ce n'est pas par leur possession de l’ensemble des nouvelles technologies, et leur avance indéniable dans la recherche scientifique que les Occidentaux nous dépassent et nous dominent, c'est par leur vision prospective active. Nos aïeux n'ont pas écrit un seul livre en amazigh, ils ont passé pratiquement tout leur temps dans les conflits tribaux et les guerres, aussi bien contre les envahisseurs que pour le compte de certains de ses envahisseurs. Cela leur a valu le titre réel et mérité de guerriers tenaces, teigneux et redoutables. Sans nos guerriers, Hannibal aurait détruit complètement et définitivement Rome. Ça c'est l'Histoire qui le révèle et/ou révélera, car cette dernière est toujours écrite par les vainqueurs. Durant des siècles, nous sommes restés avec l'esprit tribal des sociétés primitives. Cet esprit (hélas ! encore d'actualité) encouragé par les colonisateurs de tous bords, dans leur propre intérêt afin de garder un parfait contrôle sur notre évolution sociale dans le temps. Et ainsi perdurer ou pérenniser leur supériorité sur nous par notre contribution à leur projet toujours actif et en vigueur, à l'insu de notre plein gré. L'un d'entre nous, le fondateur de l'Etat algérien moderne, l'Emir Abdelkader (et pas que lui, d'ailleurs), pour ne pas le nommer, avait compris ce jeu malsain dans lequel nous jouions le rôle des dindons de la farce. Après lui sont venus les 22 (Allah yarhamhoum ainsi que tous nos martyrs) qui étaient d'une autre trempe. Ils ont posé les fondements solides, pratiques et réalistes d'un véritable projet de société, lié avec le combat pour notre indépendance totale qui n'a pas encore été atteinte complètement, sauf sur le plan territorial. C'est déjà un exploit qu'ils ont réussi, et nous leur resterons éternellement reconnaissants pour les lourds sacrifices qu'ils ont consentis afin que nous puissions aujourd'hui être libres sur les 2 381 741 km2 qui sont nos terres, toujours convoitées d'une manière ou d'une autre. Je disais au début que les Occidentaux nous sont supérieurs par leur vision prospective active, mais je me devais de faire ce petit détour rétrospectif pour bien expliquer l'idée autant que faire se peut. Nos anciens qui ont accompli leur devoir avec succès, bien comme il faut, comme ils le pouvaient, avec les moyens rudimentaires dont ils disposaient. Ils ne pouvaient tout prévoir, tout anticiper dans le feu de l'action, ils survivaient l'objectif dans l'esprit et les armes à la main plus qu'ils ne vivaient leur vie, ainsi que leur jeunesse qu'ils ont sacrifiée pour nous. Je ne crois pas que c'est par des statuts ou des stèles érigées, frappées à leurs noms, par des discours occasionnels ou circonstanciels prononcés en leur honneur, encore moins par l'instrumentalisation de leurs noms et exploits qu'on doit leur rendre l'hommage qui leur est dû, avec le respect qu'on leur doit. Un pouvoir pourri ou corrompu, le monde entier a été et en est encore infesté à des degrés différents, notre pays n'est ni l'exception ni le top. Bien des pays qui osent (comme les Etats-Unis) nous balancer leur rapport de «notation» périodique et circonstanciel en cette matière, ou dans ce qui est appelé délibérément «les droits de l'Homme» oublient ou ignorent fort probablement le vieil adage qui dit «si ta maison est de verre garde-toi de lancer des pierres contre celles des autres». Le temps est facteur vital et clé dans tout, le perdre dans des futilités ou des discussions byzantines mènera inéluctablement à la destruction de Carthage. La seule façon d'honorer véritablement la mémoire de nos glorieux martyrs, c'est de continuer à partir de là où ils se sont arrêtés. C'est-à-dire à partir du moment où ils sont tombés au champ d'honneur qui a permis l'atteinte de leur objectif qui été l'indépendance de notre pays l'Algérie. Nous devons continuer la révolution en réanimant ses flammes à partir des braises enfouies en chacun et chacune de nous. Nous devons nous rappeler une chose importante, parmi tous ces braves, il y avait des femmes et des hommes, des croyants, des athées, des sages et des emportés. Mais tous sans exception étaient des patriotes algériennes et algériens unis pour combattre le même ennemi. Unis autour d'un même projet, unis dans un but unique qui dépasse l'esprit tribal, idéologique et partisan, ou plus exactement le moi si petit qui aime se voir plus grand. Miraculeusement, nous disposons encore d'un peu de temps et de moyens plus ou moins conséquents pour nous en sortir du ou des marasmes dans lesquels on patauge. Les contradictions et les polémiques stériles sont ce qui nous mine le plus, et c'est par leur biais que l'ennemi quel qu'il soit s'infiltre, nous remonte les uns contre les autres pour s'installer confortablement et durablement. Quitte à ce que nous nous entretuons tous religieusement, ethniquement ou idéologiquement parlant, et, au final, ce sera toujours nous les perdants.
C’est ce que nous voulons ? Grand Dieu, non ! Je ne peux croire un seul instant que c'est ce que nous voulons, mais c'est ce que certains veulent qu'on croit alors que nous ne le devons pas. Grandissons un peu, la vraie révolution commence et se fait au niveau de l'esprit, non pas dans les rues, tel que le souhaitent ardemment certains.
A. S.

Ndlr : Les idées et opinions exprimées dans cet espace n’engagent que leurs auteurs et n’expriment pas forcément la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.