Le règne de la médiocrité et de l’incompétence

Par Nadir Karmali – Le fondement de tout développement d’une entreprise, d’un pays ou plus explicitement d’un Etat-nation est l’économie de la connaissance, c’est-à-dire l’économie de l’immatériel ou encore ce que certains appellent le «capitalisme cognitif». Cependant, en Algérie, nous continuons à investir d’une façon excessive et anarchique dans le béton et dans l’avoir, et trop peu, sinon nullement, dans le savoir, avec toutes les conséquences que cela implique pour le développement de notre pays. C’est ce qui fait, malheureusement, qu’en Algérie, l’incompétence devient un dogme ! Ainsi, le développement tant attendu, tant espéré et pour lequel des millions d’Algériens(nes) se sont sacrifiés, sans exagération aucune, n’est autre qu’une imposture utopique. La triste réalité de tous les jours, la vraie, celle du terrain ou plus exactement celle du fond de nos institutions, nous fait comprendre, aux plus optimistes d’entre nous, que l’Algérie restera le pays du quart-monde, riche et sous-développé pour plus longtemps encore que ce qu’on croyait ! Le constat est affligeant : la rigueur, l'organisation et autre compétence ont laissé place au charlatanisme, à l'approximation, à l'anarchie et à la médiocrité à tous les niveaux et dans tous les domaines. Nos «cadres dirigeants», hacha li ma yestahel’ch, qui sont censés être les piliers de l’essor du pays, sont inappropriés et ne sont que des fardeaux excessifs pour l’Etat avec leurs salaires colossaux injustifiés et sans contrepartie ou services dignes de ce nom. Il n’est pas difficile de vérifier cette dure et malheureuse réalité pour se rendre compte de l’ampleur de l’incompétence et de l’ignorance qui gangrènent nos institutions. Un exemple significativement représentatif de nos institutions, de cette incompétence et de l’ignorance à outrance qui caractérisent nos institutions est celui l’Institut national de prévention des risques professionnels (INPRP). Il suffit juste de consulter le site web de cet institut, et sans évoquer le contenu qui illustre parfaitement la médiocrité de notre établissement, on trouve la lettre de présentation de la directrice générale de cet institut qui n’est autre qu’un plagiat d’un article de M. Abderrahim Taibi, directeur de l’Institut marocain de normalisation (Imanor) et d’autres auteurs : http://www.preventica.ma/abderrahim-taibi-directeur-de-linstitut-marocain-de-normalisation-imanor/
Cette directrice fait usage du copier-coller de sites web d’une institution étrangère pour écrire la lettre de présentation de l’INPRP, ce qui donne l’image d’une institution incompétente, de fraude, de vol, de tricherie, de contrefaçon, de l’usurpation d’une gloire indue, de vol immatériel, de négligence, d’insouciance… En tout état de cause, quel que soit le cas de figure retenu, l’acte ne fait pas honneur à l’Algérie. Aujourd’hui, le monde bascule vers une société de la connaissance où l’information devient la matière première et l'internet la place publique où se prennent les décisions. Le monde va d’une démocratie élective vers une démocratie participative, d’une majorité silencieuse aux lucides, d‘un individualisme forcené vers une responsabilisation collective, d’une civilisation du livre vers une civilisation d’images-écrans, de la loi de l’offre à celle de la demande, etc. Mais il semble bien que notre establishment» ne sache pas de quoi nous parlons, ils sont ailleurs, pas parmi nous, pas avec nous. Ainsi, l’incompétence et l’ignorance ne sont-elles pas les pires ennemis de la nation ?
N. K.
 

Comment (2)

    Amine
    27 juillet 2016 - 18 h 14 min

    Merci beaucoup m. Nadir,
    Merci beaucoup m. Nadir, vous dites tout haut ce que pensent la majorité des algériens tout bas, il fallait creser l’abcès, et aussi donner la chance aux jeunes porteurs de projets nouveaux et alors d’espoir à ce merveilleux pays qui peine à trouver une place parmi les grands, alors que les atouts de compétences de son élites ne manquent pas

    Amine
    27 juillet 2016 - 18 h 14 min

    Merci beaucoup m. Nadir,
    Merci beaucoup m. Nadir, vous dites tout haut ce que pensent la majorité des algériens tout bas, il fallait creser l’abcès, et aussi donner la chance aux jeunes porteurs de projets nouveaux et alors d’espoir à ce merveilleux pays qui peine à trouver une place parmi les grands, alors que les atouts de compétences de son élites ne manquent pas

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