Le Conseil des notables du M’zab accuse les cyberactivistes

Dans une longue déclaration adressée à la presse, la haute instance des notables du M’zab revient sur les événements tragiques vécus par la population de la région pour situer les responsabilités et formuler de nouvelles revendications. Tout en saluant les mesures prises par les autorités du pays pour mettre fin aux affrontements, cette haute instance de la communauté ibadite estime que d’autres dispositions doivent être prises pour assainir une situation qui reste encore, aux yeux des sages du M’zab, «précaire». Ils demandent ainsi aux autorités de sévir contre ceux qui «sèment la haine et la discorde à travers les réseaux sociaux», citant des pages Facebook «dont les auteurs, agissant avec des pseudonymes, continuent à inciter à la haine et à la violence contre les Ibadites par des fatwas jetant de l’opprobre sur toute une communauté». Deuxième revendication : les sages de Ghardaïa réclament «des lois strictes pour protéger l’histoire et la mémoire nationales contre les campagnes de dénigrement mettant en doute le patriotisme des Mozabites». Ils attendent aussi de l’école qu’elle contribue à «la sensibilisation du citoyen sur le respect de tous les rites et à la lutte contre les idées néfastes des takfiristes». Sur un autre registre, les sages du M’zab demandent aux autorités de rendre publiques les conclusions de l’enquête diligentée par les forces de sécurité (Gendarmerie nationale et DGSN) sur les cas de dépassements de certains éléments des forces de l’ordre à Ghardaïa. Enfin, les rédacteurs du document invitent les hommes de la presse à être «plus objectifs dans le traitement de ce conflit et plus prudents dans l’usage de certaines appellations réductrices, susceptibles de jeter l’huile sur le feu et d’attiser davantage les rivalités entre les enfants de la même région». Ils les invitent également à éviter de «colporter les rumeurs tendancieuses qui servent les intérêts des forces qui veulent du mal au pays et qui veulent attenter à sa stabilité et à sa sécurité». Ils demandent, à cette occasion, aux correspondants locaux de faire des investigations sur la gestion locale qu’ils considèrent comme «la clé de voute» de cette crise qui secoue la région depuis une année. Ils parlent d’un «lobby qui s’est emparé des leviers administratifs et qui fait tout pour en exclure les Mozabites et les priver de leurs droits». Enfin, les notables tiennent à remercier tous ceux qui, à travers toutes les régions du pays, «se sont solidarisés avec les citoyens du M’zab après la tragédie et se sont mobilisés pour restaurer la fraternité et la tranquillité dans la Perle du désert, aujourd’hui meurtrie».
R. Mahmoudi

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